Le 6 septembre dernier, le Bureau de la Sécurité d’Etat a confirmé l’emprisonnement de Wan Yanhai, leader de la lutte contre le sida en Chine. Son crime est d’avoir publié sur internet un rapport administratif décrivant la manière dont le gouvernement Chinois a sciemment contaminé des centaines de milliers de paysans par le virus du sida, en refusant d’investir dans la sécurité transfusionnelle. La crise sanitaire résultante implique directement les plus hauts responsables des autorités Chinoises dans la mesure où nombre d’entre eux sont des notables de l’industrie du sang.
Contact Média : Khalil Elouardighi Depuis que les Nations Unies ont publié en août un rapport particulièrement alarmant sur le développement de l’épidémie de VIH en Chine (le nombre de personnes contaminées décuplerait d’ici 2010), le gouvernement Chinois commence à reconnaître l’étendue de la crise, doublant la semaine dernière les statistiques officielles à 1 millions de personnes. Pourtant alors qu’il qualifie la crise sanitaire posée par le sida de « très dangereuse » et demande 90 millions d’euros d’aide internationale, dans les faits la politique que mène le gouvernement Chinois consiste à : – jeter les malades en prison; – protéger des criminels d’Etat et leurs politiques de contamination; – interdire la promotion du préservatif; – interdire la production et l’importation de médicaments génériques abordables; – ordonner aux médecins de ne pas informer les personnes dont le test VIH est positif de leur statut; – fermer les centres de dépistage et de conseil des associations; – fermer les lignes d’information téléphoniques sida des associations; – discriminer l’accès aux services de protection de l’enfance des orphelins du sida; – criminaliser l’usage de drogue (passible de la peine de mort en Chine) et bloquer toutes les initiatives de prévention des contaminations et de contrôle de l’épidémie chez les usagers de drogue ; – criminaliser la prostitution et bloquer toutes les initiatives de prévention des contaminations et de contrôle de l’épidémie chez les prostituéEs ; – nier l’existence des homosexuels en Chine et bloquer toutes les initiatives de prévention des contaminations et de contrôle de l’épidémie chez les homosexuels. Act Up-Paris exige du gouvernement Chinois la libération immédiate de Wan Yanhai et le lancement immédiat d’un plan national de lutte contre le sida et de prise en charge médicale réaliste, en conformité avec les engagements pris par la Chine lors de la Session Spéciale de l’Assemblée des Nations Unies consacrée au Sida juin 2001. Act Up-Paris exige des présidents Chirac et Prodi qu’ils se prononcent publiquement, et usent de toute leur influence diplomatique et économique, en vue d’obtenir du gouvernement Chinois la libération immédiate de Wan Yanhai.