Le 7 août dernier, le géant de l’industrie minière Anglo American a annoncé son intention de fournir des traitements antirétroviraux à tous ses employés contaminés par le VIH.
L’empire minier estime à 23 % le taux de prévalence de personnes infectées parmi ses effectifs sud-africains, un chiffre beaucoup plus élevé que la moyenne nationale, 11 % de la population totale. Le geste n’a rien de philanthropique. Des études menées par Anglo American ont montré que l’approvisionnement en trithérapies coûterait moins cher que les coûts occasionnés par l’absentéisme, la diminution de la productivité et le décès de ses employés.
Cependant, et alors que l’immense majorité des 90.000 travailleurs d’Anglo American en Afrique australe est extrêmement pauvre, sa filiale sud-africaine, De Beers, a pourtant décidé de conditionner l’accès aux trithérapies à une participation financière de 10% du coût des médicaments. Les activistes demandent à Anglo American la prise en charge des traitements ARV pour les mineurs n’ayant pas les ressources suffisantes. Ils exigent aussi de l’entreprise qu’elle s’engage, avec les partenaires locaux et nationaux, à fournir des traitements aux partenaires et aux familles des employés, pour le moment délaissés par le projet.
La déclaration d’Anglo American fait ainsi écho à la mobilisation internationale activiste contre les grandes multinationales, Coca-Cola en tête, qui refusent toujours une prise en charge gratuite de leurs employés contaminés par le VIH. Treatment Action Campaign (Afrique du Sud), Global AIDS Alliance, European AIDS Treatment Group, Association marocaine de Lutte Contre le Sida (Maroc), Health GAP, Act Up-New York, Act Up-Philadelphia, Act Up-Paris et Thai Network of People Living with HIV (TNP+) organisent le 17 octobre prochain une journée d’actions et de manifestations contre les grandes firmes internationales.
Nous exigeons de Coca-Cola, de Anglo American et des autres multinationales :
– qu’elles prennent en charge et distribuent des traitements antirétroviraux à tous leurs employés infectés et leurs proches ;
– qu’elles offrent le dépistage et le conseil volontaire et confidentiel et ce dans un contexte de politique d’entreprise non discriminatoire ;
– qu’elles distribuent gratuitement des préservatifs sur les lieux de travail et qu’elles promeuvent des programmes de prévention.