Depuis l’occupation du siège du PS en février dernier et après un an de blocage par les pouvoirs publics, la mise en place de la Déclaration Obligatoire de Séropositivité (DOS) s’est accélérée ; elle devrait être effective à partir de décembre. Les premiers chiffres au niveau national n’arriveront pas avant la fin du second semestre 2003. Au cours des réunions qui ont suivi notre action, nous avons demandé aux pouvoirs publics de communiquer auprès des malades, de rappeler notamment que la DOS garantissait parfaitement l’anonymat, et qu’elle était nécessaire pour une connaissance de l’épidémie de VIH afin d’anticiper les besoins en termes de prévention et de prise en charge. Cette communication est toujours nécessaire : le caractère «obligatoire» du dispositif prête à bon nombre de confusions, qu’il faut dissiper.
Chaque médecin ou laboratoire d’analyses est tenu de signaler les cas d’un certain nombre de maladies aux autorités sanitaires. C’est l’Institut de Veille Sanitaire qui centralise les données. Dans le cas de la séropositivité le praticien ou le laboratoire relèvera sur une fiche un certain nombre de données nécessaires à l’épidémie (date du diagnostic, mode de contamination, âge et classes socioprofessionnelles, etc.). Saisies sur ordinateur, les données qui permettent de repérer la personne sont «hachées» par un programme informatique et transmises à l’IVS. Une fois ce processus achevé, les éléments permettant d’identifier une personne (état civil, notamment) sont détruites. La confidentialité est donc parfaitement respectée.
Ne vous inquiétez donc pas si votre médecin vous parle d’une déclaration obligatoire de votre séropositivité. Il ne s’agit pas d’un fichier de séropositifs, mais bien d’un outil de connaissances épidémiologiques. La France aura mis 5 ans pour le mettre en place et obtenir un système fiable et confidentiel, 5 ans pendant lesquelles les politiques de lutte contre le sida auront été menées à l’aveugle.