Vers une reconnaissance des effets secondaires des traitements anti VHC.
Les traitements contre les hépatites ont fait des progrès. Le laboratoire Schering Plough commercialise deux médicaments qui composent la bithérapie prescrite pour les malades infectés par le VHC (virus de l’hépatite C), l’interféron pégylé et la ribavirine. Comme tous les traitements lourds, cette bithérapie comporte des effets secondaires souvent très handicapants pour les malades (grande fatigue, irritabilité, pour ne citer que les plus fréquents). Pour les malades coinfectés VIH / VHC, les effets secondaires de la bithérapie anti VHC se conjuguent avec ceux des traitements anti VIH.
jour après jour
Comme d’habitude chez les laboratoires pharmaceutiques, le zèle commercial a tendance à remplacer quelque peu la promptitude à signaler les effets secondaires parfois graves des traitements. Il est pourtant obligatoire pour les laboratoires de signaler les effets secondaires possibles des médicaments, et autant que possible, d’en rendre compte de manière réaliste. Or dans les notices des traitements anti VHC, aucune mention n’est faite des majorations d’effets secondaires en cas de coinfection. De plus, dans une documentation traitant de la coinfection VIH/VHC et destinée aux médecins, Schering Plough stipule explicitement que les effets secondaires des traitements ne sont pas modifiés en cas de coinfection.
action
Act Up-Paris a donc décidé de demander des explications à ce sujet. Devant l’absence de prise en compte de nos demandes, nous sommes intervenus au siège du laboratoire pour obtenir les renseignements et les engagements des responsables pour remédier à cette situation. Une nouvelle version de la brochure est en cours de rédaction et devrait sortir début 2003, mais les délais sont longs et l’information erronée continue de circuler. Le laboratoire s’est engagé à rassembler les éléments nécessaires afin de demander une modification du RCP (Résumé des Caractéristiques du Produit), la base de documentation sur le médicament concerné. Cette modification est déjà en cours pour la ribavirine, elle est nécessaire pour l’interféron pégylé.
rattrapages
L’argument principal que nous opposent les laboratoires lorsque nous leur parlons des effets secondaires des traitements après la délivrance de l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché), c’est que ceux-ci n’ont pas été observés pendant leur évaluation. Nous réclamons donc depuis longtemps des études post AMM afin d’examiner sur le long terme et dans les conditions réelles d’utilisation l’efficacité et la toxicité des traitements. Schering Plough semble vouloir creuser la question d’une évaluation. Vœu pieu ou réel intérêt ? Ce dossier reste ouvert.