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Essai multicentrique d’évaluation immunologique de la réponse vaccinale antipneumococcique chez des patients infectés par le VIH ayant entre 200 et 500 CD4/mm3

à qui s’adresse cet essai ?

A des personnes séropositives ayant un taux de CD4 compris entre 200 et 500/mm3, ne nécessitant pas l’instauration d’un traitement antirétroviral dans les 2 mois qui suivront leur entrée dans l’essai ou, si un traitement est en cours, celui-ci doit être identique depuis au moins 3 mois. La charge virale doit être inférieure à 50 000 copies/ml au moment de l’inclusion. Il s’agit d’un essai randomisé de phase II qui concernera environ 20 centres hospitaliers.

commentaire

Cet essai mis en place par l’ANRS est le type même de l’essai qui n’entraîne pas pour les participants une lourde charge en matière de visites, prises de sang et effets secondaires importants. Par contre il peut apporter une réponse utile pour la protection des personnes infectées par le VIH, car les infections à pneumocoques peuvent représenter un problème grave, plus que la pneumocystose, s’il y a une immunodéficience marquée. On constate ce risque accru chez les personnes venant ou vivant en Afrique, en particulier chez les femmes. Actuellement, l’apparition de souches de pneumocoque résistantes est un problème majeur en Europe et tout particulièrement en France. Améliorer l’efficacité de la vaccination est le but de l’essai.

Comment y parvenir ? Tout d’abord il faut rappeler que la réponse au vaccin classique est clairement corrélée au taux de CD4 : après une injection unique, elle n’est observée que chez 25 % des personnes ayant moins de 500 CD4/mm3. D’autre part, ce vaccin n’induit pas de réponse mémoire, il induit seulement une production d’anticorps protecteurs, ce qui est insuffisant. L’efficacité des injections de rappel au bout de 5 ans n’est pas confirmée. En conclusion, l’essai propose donc de générer par un vaccin conjugué une réponse T mémoire avant l’administration du vaccin polysaccharidique classique et ainsi d’améliorer la protection des patients. A eux deux, ces vaccins couvriraient la plupart des sérotypes responsables d’infections à pneumocoque.

quel est l’objectif de l’essai ?

– L’objectif principal sera de comparer et d’évaluer une stratégie de vaccination classique avec une injection unique d’un vaccin connu, à une autre stratégie réalisée en 2 temps : une première injection d’un nouveau vaccin dit « conjugué », suivie de l’administration du vaccin classique.

– L’objectif secondaire sera de vérifier le taux d’anticorps anti-pneumococciques et leur persistance à 6 mois et à 2 ans. Chercher quels paramètres immunovirologiques permettraient de prédire la qualité de la réponse vaccinale. Comparer la tolérance des 2 stratégies et la fréquence des infections à pneumocoques pendant 2 ans.

quels sont les traitements proposés ?

2 vaccins seront injectés :
– Vaccin PnCj ou vaccin conjugué (Prevenar®-Wyeth-Lederlé) injectable par voie intramusculaire. Il contient les souches de pneumocoques appartenant à 7 sérotypes différents que l’on rencontre le plus souvent chez les adultes infectés par le VIH. La posologie est d’une injection.
– Vaccin PPS ou vaccin polysaccharidique (Pneumo 23- Merieux MSD) injectable par voie intramusculaire. Il correspond à 23 sérotypes dont les 7 du vaccin conjugué. La posologie est d’une injection.

Les participants seront répartis en deux groupes :
– Groupe I : injection à S0 du vaccin PnCj, injection à S4 du vaccin PPS, détermination des anticorps anti-pneumococciques à S8, suivi à S24, S48, S72, S96.
– Groupe II : pas d’injection à S0, injection à S4 du vaccin PPS, détermination des anticorps anti-pneumococciques à S8, suivi à S24, S48, S72, S96.

Une sous-étude immunologique (30 patients dans le groupe I et 15 dans le groupe II) sera faite pour permettre de prédire, si possible, la réponse au vaccin conjugué.
Les injections seront faites à l’hôpital. Une surveillance de 30 minutes après la vaccination est nécessaire. Vous noterez sur un carnet toute réaction de type allergique, fièvre, rougeurs locales pendant les 5 jours qui suivent. Il semble que l’impact sur la charge virale soit mineur et bref.

quels sont les critères d’évaluation ?

L’efficacité du vaccin conjugué ajouté au vaccin classique sera évaluée par la mesure du taux d’anticorps anti-pneumococciques présents dans le sang. Cette mesure sera réalisée en double et de façon groupée à la fin de l’essai, par le laboratoire qui commercialise le vaccin conjugué et par un laboratoire de référence OMS. Les résultats de cette mesure ne seront connus qu’à la fin de l’essai, ils seront alors communiqués aux médecins et aux patients.

comment se déroule l’essai ?

Il durera 2 ans pour chaque patient inclus. Il concernera 212 patients répartis en 2 groupes par tirage au sort et durera au total 3 ans. La vaccination elle même se fera sur 2 mois.

qui contacter ?

– investigateur principal : Dr Philippe Lesprit, Hôpital Henri Mondor 94010 Creteil, 01 49 81 24 55
– la ligne d’information d’act up-paris sur les essais cliniques les mercredi, jeudi et vendredi de 14h00 a 18h00 : 01 49 29 44 82