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Au mois de septembre a été votée une loi visant à « sanctionner les personnes conduisant sous l’emprise de drogues […] en autorisant le contrôle aléatoire de tout conducteur de véhicule à l’instar de ce qui est déjà pratiqué dans la lutte contre l’alcool au volant. »

Désormais, la police va pouvoir contrôler n’importe quel conducteur et procédera à un dépistage systématique des conducteurs impliqués dans un accident corporel. Un nouveau délit a été créé, sanctionnant la conduite sous l’emprise de « drogues », et pouvant se cumuler avec d’autres infractions. Or, une telle loi revient ni plus ni moins à ajouter un outil supplémentaire dans l’arsenal répressif qui s’attaque aux usagerEs de drogues.

Rien en effet ne permet à l’heure actuelle de déterminer la durée d’action d’un produit, ni la dose à laquelle il devient dangereux pour la conduite. Aucun lien direct entre consommation de cannabis et accident de la route n’a pu être établi. Les quelques études sur lesquelles se fonde cette nouvelle loi sont contestées et minoritaires. La France était déjà, avec la loi de 1970 sur les drogues, un des pays les plus répressifs en la matière : criminalisation et/ou médicalisation des usagerEs de drogues par le système de l’injonction thérapeutique, qui joue sur le chantage soins ou prison et interdiction de présenter les drogues « sous un jour favorable », ce qui rend impossible toute campagne de prévention efficace et d’envergure.

Parallèlement à ces décisions, les budgets des structures de réduction des risques sont en baisse, compromettant la survie de certaines d’entre elles. Cette politique clairement répressive est criminelle. On punit l’usage de drogues sans faire de prévention sur les effets des produits, y compris au volant, et on décourage tout comportement de consommation responsable. Dans un contexte de prohibition en effet, il est impossible d’être certain de ce que l’on consomme.


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Sommaire de notre Dossier 1er décembre

Les conséquences sanitaires d’une politique sécuritaire
politique sécuritaire : catastrophe sanitaire
Cannabis au volant : la répression hypocrite
la prostitution motorisée, prétexte à la stigmatisation
Prison : le ministère ne «connaît pas» les chiffres
Journal de répression
Connaissez vos ennemis