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«La prolifération de la prostitution motorisée est aussi un danger permanent pour la santé publique. Des contrôles sanitaires, effectués sur les prostituées, ont montré que 40% d’entre elles étaient séropositives. » Ces formules – dont il n’est tiré aucune conclusion en termes de prise en charge sanitaire et de mesures de prévention – sont extraites des attendus du projet de loi de P. Beaudoin, député UMP, contre l’utilisation des véhicules pour la prostitution.

Ce discours reconduit la stigmatisation des prostituéEs comme vecteurs de contamination, fondée sur une équation grossière entre prostituéEs et « groupe à risque ». Il nie l’exemplarité historique des prostituéEs dans la lutte contre l’épidémie, qui figuraient parmi les premiers groupes à se responsabiliser collectivement, en adoptant et promouvant l’utilisation systématique du préservatif. Il défend la criminalisation de la prostitution et corrobore les mesures du projet de loi sur la sécurité intérieure de Nicolas Sarkozy ; le racolage, étendu à la notion de racolage passif, y passe de la contravention de 5ème classe au délit, passible de 6 mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende.

Mais dans sa formulation même, ce discours criminalise également des séropositifVEs. En même temps qu’il réactive la visée d’un contrôle sanitaire et social, il campe explicitement sur les positions du fantasme du séropositif comme danger public et meurtrier potentiel, fantasme qui faisait florès aux premiers temps de l’épidémie et dont il faisait déjà le jeu. Enfin, comment ces politiques osent-ils encore invoquer la santé publique, quand ils cautionnent la confiscation par la police des préservatifs et des traitements des prostituéEs séropositiVEs ? C’est sur un tel discours que sont fondées les mesures répressives qu’on nous prépare, et dont nous faisons déjà les frais.


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Sommaire de notre Dossier 1er décembre

– Les conséquences sanitaires d’une politique sécuritaire
– politique sécuritaire : catastrophe sanitaire
– Cannabis au volant : la répression hypocrite
– la prostitution motorisée, prétexte à la stigmatisation
– Prison : le ministère ne «connaît pas» les chiffres
– Journal de répression
Connaissez vos ennemis