Aujourd’hui une quinzaine de militants ont décidé d’occuper le Ministère de la Santé pour protester contre cette inertie. Le ministre de la santé ne s’est pas prononcé sur la remise en question de l’AME prônée par son gouvernement et adoptée par le Parlement. À quoi J.F. Mattéi sert-il ?
Avec l’article 31-A nouveau du projet de loi de finances rectificative pour 2002, le Parlement a définitivement adopté la réduction de l’Aide Médicale d’Etat qui permet aux étrangers sans-papiers, d’avoir accès gratuitement à des soins. Les étrangers non régularisés auront donc à leur charge une partie des frais liés à un acte de santé, et notamment le forfait hospitalier. L’UMP a estimé que l’exclusion des sans-papiers de la CMU ne suffisait pas. Il lui faut faire payer les étrangers clandestins. L’accès à la prévention, au dépistage et aux soins les plus courants sera dorénavant impossible. Quand vous êtes sans papiers, sans droit, sans revenu, vous ne pensez pas prioritairement à votre santé, tant qu’une maladie grave ne handicape lourdement votre vie. En faisant payer une partie des soins et du forfait hospitalier aux clandestins, la droite renforcera ce phénomène. Dorénavant, une personne sans-papier séropositive atteinte d’une tuberculose, d’une pneumopathie, d’un CMV (affection qui vous rend aveugle avant de vous tuer), d’une toxoplasmose ou d’une méningite ne pourra pas être hospitalisée et bénéficier des soins nécessaires. Il s’agit donc d’une condamnation à mort. Jeudi 19 décembre, une commission mixte paritaire se réunira à l’Assemblée Nationale pour décider de l’adoption définitive de cette loi. – Nous demandons à J.F. Mattéi d’intervenir immédiatement et de défendre la gratuité des soins pour les sans-papiers. – Nous demandons à tous les parlementaires d’en supprimer l’article 31-A et de confirmer la gratuité des soins pour les étrangers sans papiers. – Nous demandons au gouvernement de ne pas faire passer les restrictions budgétaires avant la santé et la vie des personnes. Faute de quoi, nous aurons confirmation que l’UMP, au Parlement comme au gouvernement, n’est qu’une filiale du Front National.