L’échec cuisant des négociations à l’OMC portant sur l’exportation de génériques s’explique simplement. Pendant un an, un certain nombre de pays riches n’ont poursuivis qu’un objectif : revenir sur le principe acquis à Doha selon lequel la santé publique doit primer sur les intérêt commerciaux.
L’échec cuisant des négociations à l’OMC portant sur l’exportation de génériques s’explique simplement. Pendant un an, un certain nombre de pays riches n’ont poursuivis qu’un objectif : revenir sur le principe acquis à Doha selon lequel la santé publique doit primer sur les intérêt commerciaux.
Les États-unis, reprenant la position du Syndicat mondial de l’industrie pharmaceutique, ont tout fait pour restreindre le champs de la discussion à quelques pathologies. Une position contraire à la déclaration de Doha et totalement injustifiable d’un point de vue sanitaire. L’Union européenne s’est efforcée d’imposer un dispositif dont la complexité et la pesanteur en limiterait radicalement l’usage et donc la circulation de génériques.
A aucun moment ces pays n’ont respecté le mandat qu’ils s’étaient eux-même fixé : permettre au plus vite l’accès à des copies dans tous les pays dans lesquels l’application stricte de la propriété intellectuelle constitue une entrave majeure à l’accès aux soins et aux traitements.
Ces dernières semaines, dérogeant au principe même de négociations, ces pays ont eu recours à toutes les formes de pression et d’intimidation possibles pour contraindre les pays en développement à accepter un accord. Un accord parfaitement impropre à répondre aux besoins sanitaires des pays en développement mais qui permet aux pays riches d’enterrer définitivement la question tout en renforçant le pouvoir des multinationales pharmaceutiques. Un accord qui limite au maximum la portée de la déclaration de Doha et réaffirme un respect hégémonique de la propriété intellectuelle partout dans le monde.
Au bout d’interminables réunions, parce que la prise en compte de trois pathologie uniquement ne pouvait être accepté par les pays en développement, les États-Unis, intransigeants, ont préférer bloquer le processus.
L’heure est au bilan. En un an, 15 millions de personnes sont mortes de maladies infectieuses.
Il a été démontré que l’application aveugle, dans les pays en développement, des règles de protection intellectuelle qui prévalent dans les pays du Nord est inadaptée. Dans le domaine de la santé, les multinationales n’ont pas besoin des marchés des pays en développement pour rentabiliser la recherche et le développement de leurs produits et faire d’énormes profits. En revanche, leurs monopoles tuent.
Les négociations à l’OMC devaient permettre d’aménager le cadre des accords internationaux à la réalité et aux besoins des pays en développement dans un domaine fondamental : la santé publique. Il n’en a rien été.
L’OMC se montre incapable de garantir un cadre équitable de négociations ne servant pas uniquement l’intérêt de compagnies privés mais celui d’États membres de cette organisation. L’accord TRIPS s’avère impropre à prendre en compte d’autres intérêt qu’économiques.
Les pays riches, en refusant une véritable réflexion et de véritables négociations, ont prouvé l’inefficacité et la dangerosité du système qu’ils ont souhaité imposé au reste du monde.
Contact presse Gaëlle Krikorian – Act Up-Paris