L’Assemblée générale de la prévention a tenu ses promesses et même au-delà. Malgré les risques de redites avec la journée du CRIPS [[Centre Régional d’information et de Prévention sur le Sida CRIPS ]] qui se tenait la veille et l’absence des pouvoirs publics.
L’assemblée générale de la prévention a rempli ses objectifs. Il y en avait deux majeurs. D’abord, convaincre les acteurs des milieux homo et sida, du bien fondé de nos réserves sur l’expérimentation de la «réduction des risques sexuels» menée par Aides dans un sauna marseillais. Le second était de profiter de cette occasion pour alerter les pouvoirs publics sur l’urgence d’une remobilisation sur la prévention, que ce soit avec des campagnes grand public ou au sein des écoles. L’AG prévention a été le deuxième acte d’un débat amorcé la veille, le 21 octobre au Théâtre Lucernaire, sous l’égide du CRIPS. Il avait permis de mettre en avant une idée que nous soulevions depuis longtemps : dans le contexte actuel de la prévention, une campagne de «réduction des risques sexuels» déborderait immanquablement de sa cible (ceux qui ne mettent plus de capote), et aurait des effets désastreux sur la prévention. Christian Saout, président de Aides a lui-même repris cette idée, soulignée par l’intervention des GMFA [[Gay Men Fighting Aids]] de Londres, et en concluait que l’expérimentation de Marseille n’avait pas vocation à devenir une campagne. Autre apport de cette réunion, Anne-Claude Crémieux de la DGS [[Direction Générale de la Santé]] a clairement pris parti contre la transposition de la réduction des risques des usagers de drogues à la prévention, notion chère à France Lert de l’INSERM et Bruno Spire de Aides. Ce rejet sera confirmé le lendemain à l’AG prévention, malgré l’absence de la DGS. Ce qui aurait pu être un sérieux handicap pour l’AG prévention (le débat du 21 ayant été particulièrement riche), ne l’a finalement pas été. L’AG a fait office de confirmation.Travailler ensemble
C’était le positionnement de tous les acteurs de lutte contre le sida par rapport à la prévention qui était en jeu. L’AG a permis notamment de rattraper le rendez-vous manqué de l’AG des pédés, en novembre 2000, à laquelle Aides n’était pas venu. Ce n’est donc pas un hasard si, au cours de l’AG, une question de savoir comment nous allions pouvoir travailler ensemble est revenue sur le tapis. Olivier Maguet de Aides disait en substance : «puisque nous bossons ensemble sur les traitements au sein du TRT-5 [[Groupe interassociatif Traitement et Recherche Thérapeutique]], pourquoi ne pas travailler ensemble sur la prévention ?» Jean-François Chassagne du SNEG [[Syndicat National des Entreprises Gay]] a avancé l’idée d’une tribune commune, pour mettre les pouvoirs publics, et Mattéi en particulier, face à leurs responsabilités. Sur cette idée, est venue se greffer l’Inter-LGBT [[Institut National de la Santé et de Recherche Médicale ]]. Son nouveau délégué VIH, Jean-François Fiévet, s’est donné pour mission de remobiliser ses troupes sur la question du sida (il a de quoi faire) et il s’est montré particulièrement intéressé pour signer cette éventuelle tribune. Celle-ci a depuis pris la forme d’une lettre ouverte à Mattéi. Les associations homos qui se remobilisent sur la prévention, ce n’est pas la moindre victoire de notre AG de la prévention. L’un de ses plus grands défis aussi.