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«Politique sécuritaire : catastrophe sanitaire». C’est le mot d’ordre qu’Act Up-Paris a choisi pour appeler à la manifestation du 1er décembre. La lutte contre le sida est en effet directement menacée par les mesures répressives du gouvernement Raffarin. En identifiant certaines catégories de la population comme dangereuses, en criminalisant leurs pratiques, en les désignant comme une priorité d’action policière, ce gouvernement fait le jeu de l’épidémie. Les prostituéEs ont été les premièrEs à être prisEs pour cible. Elles sont aujourd’hui les premières à se mobiliser. Le déploiement policier qui a suivi les premiers arrêtés municipaux anti-prostitution et les premiers signes envoyés par le Ministère de l’Intérieur, s’est traduit par une mise en danger des prostituéEs. Le journal des répressions tenu par l’association Cabiria à Lyon et repris depuis à Paris et ailleurs en dresse un inventaire scrupuleux et alarmant. Menaces, violences, intimidations, préservatifs confisqués, médicaments jetés sur le sol. Parallèlement, Sarkozy a annoncé les mesures législatives qu’il souhaitait voir voter par le Sénat et l’Assemblée. Dans ce contexte, le succès du rassemblement des prostituéEs devant le Sénat le 5 novembre est absolument réjouissant. D’abord parce que cette mobilisation impose une autre image des prostituéEs. Ce ne sont plus des victimes, dénuées de capacité d’action, incapables d’une parole autonome, c’est un groupe qui refuse de se soumettre à une politique répressive, qui se bat pour vivre et qui dénonce le scandale de la loi que l’on s’apprête à discuter. Ensuite parce que les prostituéEs ont enfin pris la parole qu’on ne leur donnait pas, dans ce débat qui ne parle que d’elles. Des collectifs de prostituéEs se montent et s’organisent. Un mouvement est en train de naître. Donner une visibilité au sida, donner une visibilité aux séropositifs et aux malades, a été le premier objectif d’Act Up. Parce que la visibilité est notre première arme. Aujourd’hui, alors que le gouvernement semble s’attaquer à tout ce qui est trop visible (prostitution de rue, pornographie, etc.) pour appeler à plus de discrétion ou contraindre à une plus grande clandestinité, nous voulons faire du 1er décembre une manifestation de visibilité. Nous comptons sur vous pour nous rejoindre et pour nous y aider. C’est maintenant qu’il faut être dans la rue.

 

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