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Aujourd’hui, une quinzaine de militants d’Act Up-Paris ont recouvert de sang la façade de l’ambassade de Suède pour protester contre la condamnation d’une femme séropositive pour « mise en danger de la vie d’autrui ».
Début janvier, une femme séropositive suédoise a été condamnée à un an de prison et à 120 000 couronnes d’amende (13 200 euros) pour avoir eu des rapports sexuels non protégés avec trois hommes « sans les informer de son état ». Le motif retenu contre elle était « mise en danger de la vie d’autrui ».
Cela n’est certes pas nouveau en Suède. Depuis longtemps dans ce pays, le simple fait d’être porteur du virus du sida fait de vous un criminel potentiel.
Si les propositions de loi dans ce sens en France ont toutes été repoussées, cela pourrait malgré tout arriver par un biais détourné : le dépistage obligatoire des suspects de viol. Au mois de décembre, le ministre de la Justice s’est dit favorable à une telle mesure, avec pour caution un avis « de bon sens » de l’Académie de médecine. Car cette proposition, défendue par le député Alain Marsaud, de l’UMP, n’a pas pour but de « protéger les victimes » – scientifiquement la mesure ne tient pas la route une seconde -, mais bien de constituer la séropositivité comme un facteur aggravant du viol. Malgré les fortes réserves exprimées par le Conseil National du Sida, toutes les associations de lutte contre le sida et, entre autres le Planning Familial, cette disposition fait partie du projet de loi Sarkozy, ajouté par la commission des lois.
Honte à Alain Marsaud, Dominique Perben, l’Académie de médecine et au projet de loi Sarkozy, qui défendent cette disposition, Honte aussi aux députés qui voteraient une loi allant dans ce sens : comme la Suède, ils deviendraient des complices du sida.
LE SIDA EST UNE MALADIE, PAS UNE ARME