Seuls les parlementaires socialistes étaient en nombre suffisant pour saisir le Conseil Constitutionnel et demander l’abrogation de la loi de finances rectificative pour 2002. Cette saisine se justifiait amplement.
Sur la forme, l’adoption de ce texte a été entachée de nombreuses irrégularités : des amendements ou des corrections ont ainsi été apportés aux parlementaires de l’opposition au dernier moment, en pleine nuit. Sur le fond, la loi remet en question le principe de l’égalité des soins pour tous, inscrit dans le droit constitutionnel. Les députés et sénateurs socialistes avaient 15 jours à partir de l’adoption de loi pour saisir le Conseil. Nous le leur avons demandé, ainsi que d’autres associations (GISTI, MSF), dès le 20 décembre. Ils ne l’ont pas fait. Pour leur montrer notre colère, nous avons occupé le siège du PS rue de Solférino le mardi 31 décembre. Alors que pendant dix jours, il nous avait été impossible de contacter le moindre responsable, François Hollande et Jean-Marc Ayrault se sont rendus disponibles. Le porte-parole du PS, Vincent Peillon, s’est engagé à réunir les signatures nécessaires. Un peu tard : la loi était promulguée le jour même, le recours n’était plus possible. La droite est bien secondée. La principale force de «l’opposition» s’est alliée objectivement à l’UMP pour porter ces coups aux étrangers clandestins. Après avoir refusé quand ils étaient au pouvoir de régulariser les clandestins, d’abolir la double peine ou d’intégrer les sans-papiers à la CMU, les socialistes ont contribué aujourd’hui à aggraver leur situation. Quand les socialistes vont-ils enfin tirer les enseignements de leur défaite électorale ? Quand vont-ils être présents, en temps et en heure, pour défendre les minorités menacées par la droite ? Il n’y a pas de mots pour décrire le dégoût que nous inspire la lâcheté des socialistes.