Depuis la mi-décembre, vous avez peut-être lu dans la presse identitaire gratuite (Illico, Mâle à Bars, e-m@le) des encarts du SNEG présentant la liste des premiers établissements parisiens à avoir signé la Charte de responsabilité.
Avec plusieurs semaines de retard (voir les n°80 et 83 d’Action), nous disposons enfin d’un outil de prévention ambitieux pour les lieux de rencontres sexuelles. Les établissements signataires s’engagent à agir face à l’épidémie de sida et aux autres IST par différentes procédures : mise à disposition de matériel de prévention dans tous les parcours sexuels (préservatifs, gel à base d’eau, présentoirs de documentation) ; éclairage suffisant dans les backrooms et les cabines ; accueil «d’associations de santé» ; respect des règles d’hygiène définies dans des protocoles propres à chaque établissement ; formation du personnel relative au sida et aux IST et nomination d’un référent de prévention dans chaque lieu ; diffusion de vidéo safe ; garantie des droits des salariés atteints par le VIH, et constitution d’un comité d’évaluation. Dix-sept établissements parisiens ont d’ores et déjà accepté le contenu de la charte, sur trente-huit. Le SNEG poursuit son travail de présentation et d’explication du texte pour arrêter une liste définitive au cours du premier trimestre 2003. Ce n’est qu’alors que nous ferons connaître les établissements qui ont refusé de signer la charte et les résultats de nos premières évaluations. Nous disposons de tous moyens pour évaluer les conditions d’accueil et les dispositifs de prévention. En cas de manquements graves aux règles de prévention et de santé publique, nous en informerons la presse identitaire gay ainsi que les pouvoirs publics. Il est par exemple anormal qu’un des plus grands saunas parisiens, près de la Gare du Nord, ne mette à disposition de ses clients qu’un seul préservatif à l’entrée de l’établissement. Aucun distributeur de gel et de capotes n’existe sur les trois niveaux de parcours sexuels ; une backroom y est quasiment obscure ; la documentation de prévention est totalement absente. Notre objectif est que la recherche du profit maximum par les établissements ne se fasse pas au détriment de la prévention. La progression des IST, en particulier la syphilis, qui favorisent celle du VIH/sida, doit être combattue par tous les établissements de rencontre sexuelle qui sont des lieux privilégiés de transmission des maladies. La charte n’est qu’un élément incitatif parmi d’autres pour faire avancer la lutte contre le VIH, si elle est prise au sérieux, et pas seulement comme un label de qualité attribué par le comité d’évaluation. La durée de vie de la charte ne dépend donc que de la volonté réelle des signataires à appliquer leurs engagements de manière durable. Act Up-Paris assumera sa part en cherchant toujours à promouvoir les outils de prévention, d’information et de lutte contre les discriminations. La liste des premiers établissements signataires : Bastille Sauna, Café Moustache, La Station, Le Dépôt, Le Keller’s, Le King Sauna, Le Mic-Man, Le One Way, Le QG, Le Steamer, Le Transfert, Les Docks, L’Impact, The Rangers, Le Tilt Sauna, Univers Gym, The Big Shop.