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Les médicaments anti-hépatiques seront dorénavant disponibles en pharmacie de ville et d’hôpital.

Vous êtes coinfecté par le VIH et par au moins une hépatite. Vous êtes suivi par deux médecins spécialistes, un pour le VIH et un hépatologue, plus un médecin référent pour les autres problèmes de santé. Vous jonglez donc avec trois ordonnances, la trithérapie anti-VIH, la bithérapie peg-interféron + ribavirine contre le VHC, plus les autres médicaments pour tenter de calmer les effets secondaires de ces thérapies. Au total, une piqûre et au moins une centaine de pilules par semaine. Vous allez chercher vos médicaments anti-VIH en pharmacie de ville ou d’hôpital, c’est à vous de choisir, mais vous vous procurez le peg-interféron en pharmacie d’hôpital exclusivement et la ribavirine en officine de ville obligatoirement. Bref, vous êtes obligé de faire le double circuit : pharmacie de ville pour commander votre ribavirine car aucun pharmacien de France n’a de ribavirine en stock, puis pharmacie d’hôpital pour aller chercher au moins votre peg-interféron. Alors que vous êtes spécialement épuisé par votre maladie et vos traitements et que tout déplacement vous est devenu pénible, vous devez pourtant en effectuer deux fois plus que les «chanceux» mono-infectés VIH. Heureusement ça va changer !

Calendrier

Lors d’un zap phone-fax d’Act Up sur la Direction Générale de la Santé avant l’été 2002, nous avions obtenu un rendez-vous avec Lucien Abenhaïm, le directeur général de la Santé. Un calendrier avait alors été ébauché pour faire en sorte de simplifier les démarches des malades et garantir l’accès aux médicaments pour les plus précaires.

Or, le 5 décembre, nous apprenions que la décision ministérielle et la circulaire qui l’accompagne, autorisant la rétrocession hospitalière des médicaments anti-hépatites, étaient signées. En clair, la ribavirine sera ainsi disponible en pharmacie d’hôpital, et à terme, le peg-interferon sera disponible également en pharmacie de ville. La traduction dans les faits devrait être pour ce début d’année, tout dépend de la rapidité de mise en œuvre.

C’est une belle victoire dans un contexte très difficile : les hôpitaux et en particulier les pharmacies hospitalières sont dans des situations difficiles en raison de l’application de la loi des 35 heures. Il manque beaucoup de pharmaciens qualifiés pour la dispensation hospitalière (une permanence doit être assurée 24h/24 pour les urgences) : les moyens manquent pour créer des postes et, pire encore, quand un poste est financé, on manque de candidats.

Résultat : cet été, les pharmacies hospitalières ont fermé au moins deux demi-journées supplémentaires par semaine et les salles d’attentes se sont engorgées. De plus, certains chefs de pharmacies avaient décidé d’instrumentaliser les malades pour «faire entendre leur voix» à leurs administrations en refoulant des malades munis d’ordonnances d’autres hôpitaux. Malgré plusieurs zaps relatés dans les précédents numéros d’Action, les problèmes subsistent. Le dossier des pharmacies ne fait que s’ouvrir : si les pharmacies d’hôpitaux réduisent leurs horaires, le double circuit de dispensation des médicaments sera de moins en moins réel.

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