Essai multicentrique ouvert randomisé en double aveugle de détermination de dose, évaluant l’efficacité et la tolérance du DAPD, contre placebo chez des patients séropositifs prétraités.
à qui s’adresse cet essai ?
Cet essai s’adresse à des séropositifs en échappement virologique après avoir été sous traitement pendant au moins 6 mois, ayant plus de 200 CD4 et une charge virale comprise entre 500 et 10 000 copies. Les malades doivent avoir un traitement stable depuis au moins 2 mois. Ils doivent disposer d’une alternative d’au moins un médicament encore efficace dans une classe d’antirétroviraux en s’appuyant sur un test génotypique. L’essai n’est pas ouvert aux femmes enceintes. Les malades ne doivent pas avoir pris de médicament en cours d’évaluation pendant un mois avant leur entrée dans l’essai, excepté le T20 ou le ténofovir. Les enzymes hépatiques (ASAT et ALAT) ne doivent pas dépasser 3 fois la limite normale supérieure au moment de l’inclusion.
commentaire
Le DAPD (amdoxovir) est un nouveau médicament de la classe des inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse, comme l’AZT, le 3TC, la ddI, la d4T, etc.
Plusieurs choses nous ont choqués à l’étude de cet essai :
– l’essai est ouvert à des personnes en échappement dont le taux de CD4 est supérieur à 200/ml. Nous trouvons que c’est trop peu pour risquer de prendre un placebo pendant 24 semaines. Une limite inférieure de 300 CD4/ml nous aurait semblé plus prudente.
– l’essai demande que les malades soient stabilisés pendant au moins 2 mois avec leur traitement avant d’entrer dans l’essai. Nous trouvons que c’est dangereux et qu’il faudrait plutôt une période de stabilité d’au moins 6 mois, car les participants à l’essai vont poursuivre ce traitement «défaillant» pendant encore presque 1 an.
– il est demandé une réserve d’au moins un médicament «de rechange» dans au moins une classe d’antirétroviraux. Nous estimons que c’est trop peu et qu’au moins 2 molécules en réserve serait acceptable : cela pourrait en cas de problème constituer une bithérapie entièrement nouvelle en réserve, ce qui serait certainement nettement plus efficace qu’un seul nouveau médicament isolé.
Malgré les remarques adressées par le groupe TRT-5, le laboratoire promoteur de cet essai a refusé de modifier ces critères d’inclusion et ses méthodes d’évaluation. Nous déconseillons donc de participer à cet essai car nous estimons qu’il ne respecte pas des conditions de sécurité suffisante.
quel est l’objectif de l’essai ?
Objectifs principaux :
– Évaluer l’efficacité et la tolérance du DAPD lorsqu’il est associé à une combinaison préexistante de médicaments chez des malades dont la charge virale est comprise entre 500 et 10 000 copies.
– Déterminer la dose la plus efficace avec un profil de tolérance acceptable après 24 semaines de traitement.
quels sont les critères d’exclusion ?
Sont écartés de l’essai :
– les malades ayant les mutations K65R ou Q151M,
– les malades prenant plus de 4 médicaments différents, sans compter le ritonavir si la dose quotidienne n’excède pas 400mg,
– les malades sous Trizivir®, d4T/ddI ou d4T/abacavir,
– les diabétiques,
– les malades ayant été usagers de drogues ou alcooliques (les investigateurs jugent que cela affectera leur observance),
– les malades ayant une maladie rénale congénitale ou une insuffisance rénale.
quels sont les traitements proposés ?
Cet essai comprend trois groupes de malades pendant les 24 premières semaines :
– Groupe I : continuation du traitement actuel, avec en plus le DAPD à 300mg deux fois par jour soit 600mg
– Groupe II : continuation du traitement actuel, avec en plus le DAPD à 500mg deux fois par jour soit 1 000 mg
– Groupe III : continuation du traitement, avec en plus un placebo (substance neutre non-active).
Après la 24ème semaine, le groupe avec le placebo recevra du DAPD à 300mg deux fois par jour comme le 1er groupe. Cependant aucun malade ne saura pendant la durée totale de l’essai (48 semaines) à quel groupe il appartient.
quels sont les critères d’évaluation ?
Taux de succès virologique (nombre de malades ayant une charge virale strictement en dessous de 400 copies/ml après 20 semaines de traitement, à confirmer 4 semaines plus tard).
qui contacter ?
– investigateur principal : Prof. Jean-Michel Molina, Hôpital Saint-Louis, 75010 Paris, tel : 01 42 49 90 66 ;
– La ligne d’information d’Act Up-Paris sur les essais cliniques : le mercredi, le jeudi et le vendredi de 14h00 à 18h00, 01 49 29 44 82
grille de lecture
conditions d’entrées | |
naïfs | non |
pré-traités | oui |
charge virale | > 500 < 10000 |
nombre de CD4 | > 200 |
infections opportunistes | indifférent |
bénéfices directs | non |