Cet essai concernait des patients sous multithérapie antirétrovirale depuis au moins 12 mois, ayant une charge virale inférieure à 50 copies/ml et les CD4 supérieurs à 350/mm3 depuis plus de 6 mois.
Les patients ont été répartis par randomisation en deux groupes : dans le premier, il n’y a pas eu de modification de traitement ; dans le second, en plus des traitements était associée une vaccinothérapie composée soit d’une préparation recombinante ALVAC-VIH vCP1433 soit une préparation à base de lipopeptides appelée LIPO-6T. Ces préparations ont été injectées à quatre reprises à quatre semaines d’intervalle. Les patients ont ensuite reçu trois cures d’interleukine-2.
Après 9 mois de traitement, en cas de charge virale inférieure à 50 copies/ml un arrêt des antirétroviraux était organisé, cette interruption thérapeutique permettant de déterminer la capacité du vaccin à induire une réponse immunitaire et d’évaluer la capacité de cette réponse à contrôler la réplication virale. Mais, en cas de remontée de la charge virale ou de la baisse des CD4, les antirétroviraux étaient réintroduits.
résultats
70 patients ont participé à cet essai, 33 dans le groupe vaccin et 37 dans le groupe multithérapie seule. Au terme des 9 mois, 91 % ont interrompu tout traitement. Après trois mois d’interruption, 8 des patients vaccinés (soit 24 %) et 2 des patients du groupe contrôle (soit 5 %) étaient toujours sans traitement antirétroviraux. On attend les résultats à plus long terme.
La remontée de la charge virale nécessitant la reprise du traitement antirétroviral survenue chez 60 personnes, est arrivée plus tardivement chez les personnes vaccinées. Une réponse immunitaire dirigée contre au moins un antigène du VIH a été détectée à l’issue de la période de vaccination chez 57,5 % des patients vaccinés par rapport à 25 % des patients du groupe contrôle.
Ces résultats indiquent que la vaccinothérapie a été capable d’induire une réponse immunitaire, et que cette réponse obtenue se traduit par un meilleur contrôle de la réplication virale. Cet essai met par ailleurs en évidence pour la première fois un lien entre le niveau de la réponse immunitaire et le niveau de contrôle de la réplication du VIH. C’est en effet chez les patients présentant la meilleure réponse immunitaire induite par la vaccination que le contrôle virologique a été le plus efficace.