Jeudi 24 avril, en fin de journée, une trentaine de militants d’Act Up-Paris ont déroulé une banderole «G8 fight aids» («G8 : combattez le sida !») du haut de l’Arc de Triomphe pour protester contre la politique menée par les pays du G8 en matière de lutte contre le sida.
A l’issue de l’action, deux militants ont été arrêtés par les forces de police. A l’heure où nous écrivons, ils sont toujours retenus au Commissariat du 8ième arrondissement (01 53 77 62 20) pour des motifs non encore éclaircis. Aujourd’hui se tenait à Paris la rencontre des ministres du Développement international des pays du G8. Si ces pays reconnaissent que sans une victoire contre l’épidémie de sida tout développement international est impossible, ils n’ont pourtant pas jugé utile de mettre cette question à l’ordre du jour de leur réunion d’aujourd’hui. Il y a pourtant urgence à ce que les pays du G8 tiennent les engagements financiers qu’ils ont pris en 2001. En effet, en 2001, lors de leur sommet de Gênes, les pays du G8 annonçaient la création du Fonds Mondial contre le sida, et reprenaient à leur compte l’objectif de réunir 10 milliards de dollars par an pour vaincre la pandémie. Pourtant, jusqu’ici leurs contributions cumulées au Fond Mondial n’ont pas dépassé les 350 millions de dollars annuels. La pandémie de sida se trouve en 2003 à une croisée des chemins. Soit les pays riches laissent l’hécatombe qui déstabilise de nombreux pays africains ravager l’ensemble du continent et s’étendre dans des proportions aussi catastrophiques à d’autres régions — Inde, Russie, Chine, etc. Soit ils consacrent enfin les moyens nécessaires à la mise en place des programmes et d’actions afin de mettre un terme à cette situation et de permettre aux pays les plus touchés d’inverser la dynamique. Les ministres du Développement ne peuvent impunément faire l’impasse sur la crise de développement sans précédent que représente le sida à l’échelle de la planète. Les gouvernements des pays du G8, à commencer par la France doivent passer des paroles aux actes. A Evian, ils doivent débloquer en urgence les 10 milliards de dollars promis en 2001. La vie de millions de malades en dépend.