Aujourd’hui commence en France la mise à disposition précoce et très limitée du Fuzéon (T-20) du laboratoire Roche, médicament utilisé pour les malades du sida en situation d’échec thérapeutique.
Des centaines de malades du sida attendent désespérément de nouveaux médicaments pour lutter contre l’échec thérapeutique. Pour ces personnes, les médicaments disponibles ne marchent plus, le virus est hors de contrôle et leur état de santé se dégrade de jour en jour. La seule alternative est d’avoir accès, dès que possible, à un ou plusieurs nouveaux médicaments. Depuis plusieurs années, les associations membres du TRT-5 suivent de près le développement du médicament Fuzéon (T-20) et ont appelé maintes fois les laboratoires Roche à produire le plus tôt possible du Fuzéon en quantité suffisante pour pouvoir répondre aux besoins des personnes en échec thérapeutique. Ces appels n’ont pas été pris en compte ou si peu. Aujourd’hui, l’annonce de la mise à disposition de Fuzéon dans le cadre d’une ATU (Autorisation Temporaire d’Utilisation) de cohorte soulève une inquiétude majeure : combien de malades se verront refuser ce traitement distribué en quantité limitée ? 300 personnes à peine y auront accès en France alors que les données épidémiologiques montrent que trois fois plus de personnes au moins en auraient besoin. Reverrons-nous surgir le spectre du tirage au sort, déjà envisagé en 1996 au moment de la mise à disposition des antiprotéases ? Les laboratoires Roche n’ont pas voulu anticiper le besoin des personnes malades du sida. Les pouvoirs publics français et les états européens laissent faire sans prendre aucune mesure adéquate de Santé publique. Leur indifférence est un scandale vivement dénoncé depuis plusieurs années par les associations de lutte contre le sida membres du TRT-5. Nous compterons les morts.