Treatment Action Campaign a remis au gouvernement sud-africain un mémorandum demandant la mise en place d’un plan national de prévention et d’accès aux traitements.
Le 14 février, à l’issue d’une manifestation, Treatment Action Campaign (TAC) a remis au gouvernement sud-africain un mémorandum demandant la mise en place d’un plan national de prévention et d’accès aux traitements. Ce projet est le fruit d’une collaboration menée tout au long du mois d’octobre et novembre 2002 entre les représentants du gouvernement, le monde des affaires, le monde du travail et la société civile au sein du NEDLAC (National Economic Development Labour And Council). Pourtant le gouvernement vient d’affirmer qu’aucun accord n’avait été conclu. Et le discours à la nation du Président qui n’a accordé que quelques lignes à la question du sida n’a fait qu’ajouter à la déception. TAC a décidé, dans ce climat détestable, de mettre en pratique sa menace de désobéissance civile à partir du 21 mars[[Date symbolique célébrant la mémoire des 69 personnes tuées par la police lors de la manifestation de protestation contre le port du laisser-passer obligatoire en 1960. Depuis, le 21 mars est devenue la journée internationale de lutte contre le racisme.]] : «Aujourd’hui nous désobéissons à la loi pour mettre fin à une politique injuste, pas à un gouvernement injuste.» Depuis quatre ans, TAC se bat pour que le gouvernement sud-africain change de politique pour l’accès aux traitements et aux antirétroviraux. L’association qui s’est mobilisée notamment par des campagnes pour baisser les prix des médicaments a obtenu il y a 11 mois, que le gouvernement reconnaisse enfin que les antirétroviraux «améliorent la vie des malades du sida». Cet effet d’annonce n’a été suivi d’aucun accès aux traitements.Wanted
Vendredi 21 mars, à Durban, au Cap, à Sharpeville, 600 militants de TAC ont marché vers les commissariats de police pour porter plainte pour homicide volontaire contre les ministres de la Santé et du Commerce et de l’Industrie. A Durban, la police a stoppé violemment la marche par l’utilisation de gaz lacrymogènes et de canons à eau, blessant sérieusement cinq activistes. Au Cap et à Sharpeville, les occupations des commissariats se sont déroulées pacifiquement. Plus de deux cents plaintes ont pu être déposées et deux dossiers pour homicide volontaire ont été ouverts à l’encontre de la ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang et du ministre du Commerce, Alec Erwin. Lundi 31 mars, la ministre de la Santé était interrompue par des activistes lors de son discours d’ouverture d’une conférence sur la santé. Ils étaient une centaine à brandir des portraits de la ministre sous l’indication «WANTED». La campagne de désobéissance civile doit durer une semaine.