Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’impact socioéconomique actuel et les répercussions prévues de l’épidémie sont tellement catastrophiques que la lutte contre le sida et la lutte contre la pauvreté se confondent en un combat unique.
Le nombre de personnes infectées devrait atteindre au total 100 millions dans moins de 10 ans si une campagne massive n’est pas engagée immédiatement. En Afrique sub-saharienne, le sida est responsable de 25% des décès. Faute de progrès dans la prévention et le traitement, et à supposer que les taux de risque resteront constants, les risques de mourir du sida, pour un garçon de 15 ans, sont de 50 % au Kenya, près de 70% en Afrique du Sud et près de 90% au Botswana.
La crise du sida a de profondes répercussions sur la réalisation des objectifs de développement (dits «du Millénaire») fixés par le PNUD et des objectifs correspondants en matière de pauvreté fixés au niveau des pays. Un des objectifs est de réduire de 25% la prévalence du VIH parmi la population de 14 à 24 ans d’ici à 2005 dans les pays les plus gravement touchés et d’ici à 2010 dans le monde entier. Faire reculer le sida est un des principaux objectifs du Millénaire, compte tenu du caractère exceptionnellement dévastateur de l’épidémie. Si l’on ne progresse pas dans la lutte contre le sida, les chances de réaliser l’un des quelconques autres objectifs sont fortement compromises.
L’impact du sida est sans précédent : le sida tue les adultes à la fleur de l’âge, privant ainsi les familles, les communautés et des pays entiers de leur population jeune, la plus productive. Venant aggraver une charge de morbidité déjà lourde dans les pays pauvres, l’épidémie du sida a pour effet d’aggraver et de propager la pauvreté, d’inverser le développement humain, d’accentuer les inégalités entre les sexes, d’effriter la capacité des gouvernements d’assurer les services de base, de réduire la productivité et d’entraver une croissance favorable aux pauvres.
Le peu d’attention accordée au VIH par la Conférence de Monterrey sur le financement du développement en 2002 et le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est symptomatique de l’incapacité de prendre à bras le corps toutes les répercussions sur le développement de la pandémie de l’histoire moderne.