Communiqué du collectif SIDA URGENCE G8
Dimanche 1er juin, 17 heures : des milliers de jeunes se sont allongés sur la pelouse du Champ de Mars pour former un cimetière humain. Ils répondaient à l’appel de Solidarité Sida et de ses partenaires de la plate-forme Sida Urgence G8, qui accusent les membres du G8 de non assistance à peuples en danger. « Nous sommes en colère contre les puissants de ce monde qui sont capables de dépenser 200 milliards de dollars pour faire la guerre à l’Irak et incapables de trouver 10 milliards de dollars par an pour faire reculer le sida », a expliqué Luc Barruet, directeur de Solidarité Sida. « Pendant ce temps le sida tue 1 personne toutes les 10 secondes », a ajouté Antoine De Caunes, Président d’honneur de l’association. Durant 3 jours (durée du G8), un compteur a égrené le nombre de morts du sida. Aujourd’hui, 17 heures, le compteur affiche 26 000 victimes supplémentaires. Jacques Chirac coupable de non assistance à peuples en danger : Au même moment, le Président français a annoncé le triplement de la contribution française à la lutte contre le sida, soit 150 millions d’euros par an. Il nous démontre qu’une fois de plus, le sida n’est pas une priorité pour les pays les plus riches du monde. Parce qu’il se présente comme le champion de la lutte contre le sida depuis 1997, Parce que le Président français est l’hôte du G8, Parce qu’il était le seul à pouvoir relever le défi lancé par le Président Bush qui vient d’annoncer 15 milliards de dollars pour le sida dans les 5 prochaines années, Parce que le leadership américain sur ce terrain signe la fin des génériques, la fin du multilatéralisme et la prédominance des programmes de promotion de l’abstinence, Il aurait dû s’engager à verser un minimum de 500 millions d’euros par an : pour déclencher une réponse similaire de ses partenaires européens et imposer ainsi une autre vision de la solidarité internationale. « Ma conviction, c’est que l’humanité se rendrait coupable de non-assistance à peuples en danger si elle n’agissait pas », déclarait le Chef d’Etat français le 2 septembre 2002 lors du Sommet Mondial du Développement Durable. « C’est le moment ou jamais pour la France de faire face à ses engagements, faute de quoi, elle se rendra coupable de non assistance à peuples en danger », a conclu cette après-midi Jérôme Martin, Vice-Président d’Act Up Paris. Avec 150 millions d’euros par an, la France est effectivement coupable.