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Etude randomisée, en ouvert comparant l’efficacité et la tolérance du tipranavir/ritonavir, à celles de l’association d’une autre antiprotéase/ritonavir chez des patients en multi-échec thérapeutique.

à qui s’adresse cet essai ?

A des personnes, ayant déjà pris plusieurs antirétroviraux de chacune des trois classes. Le virus doit être résistant aux antiprotéases, c’est-à-dire porteur d’une à deux mutations de résistance déterminées par génotype.

commentaire

Résist 2 est le troisième essai de phase III, proposé en France aux personnes séropositives en impasse thérapeutique. Il incluera 808 malades dans le monde, dont 180 en France. Cet essai est dit « compétitif », si le rythme des inclusions est plus rapide en France, un nombre plus important de patients pourront y être inclus.

Ce système est très défavorable pour les pays les moins performants dans la recherche VIH qui se retrouvent souvent être les mêmes pays dans lesquels
l’accès aux soins et aux traitements est le plus difficile.

Résist 2 permet à 60 malades d’accéder au tipranavir, c’est peu, mais les 60 autres participants pourront se voir proposer cette nouvelle molécule après 8 semaines de traitement, si leur charge virale n’a pas diminué de plus de 0.5 log, si elle reste supérieure à 10 000 copies, ou enfin si après diminution elle remonte. Ces personnes sortiront alors de l’essai et entreront dans une étude « roll over ».

Aux personnes incluses qui présentaient plus de deux mutations affectant la protéase virale, il a été proposé de rentrer dans l’essai 1182.51, une essai de phase II de pharmacocinétique. Mais depuis le 15 mai 2003, les inclusions sont terminées, les malades inclus dans Résist 2, porteur des mutations n’ont donc plus de chance d’accéder au tipranavir dans l’immédiat. Qu’arrivera-t-il à une personne exclue de Résit 2 dont les CD4 sont inférieurs à 100 ?

Un essai compassionnel devrait démarrer, après 6 mois de retard, en septembre 2003 mais il n’est ouvert qu’à 43 personnes, alors que pour au moins 300 malades en impasse thérapeutique ont besoin d’urgence d’une nouvelle molécule. Ce retard dans l’accès au tipranavir est d’autant plus choquant qu’avec l’ouverture de l’ATU de cohorte pour le T20, fin avril 2003, ces malades auraient pu bénéficier de deux nouvelles molécules, augmentant considérablement les chances de réponse virologique.

quel est l’objectif de l’essai ?

Le but de cet essai est d’évaluer l’efficacité et la tolérance du tipranavir, associé à une faible dose de ritonavir. Pour cela les résultats obtenus seront comparés à ceux d’une association d’antirétroviraux comprenant une autre antiprotéase boostée par une faible dose de ritonavir. Cette antiprotéase aura été déterminée par un génotype (analyse de la sensibilité de votre virus aux différents antirétroviraux) et définie comme étant le traitement optimal pour vous.

quels sont les critères pour y entrer ?

Etre âgé de plus de 18 ans, avoir une charge virale supérieure à 1.000 copie/ml, être porteur d’un virus résistant aux antiprotéases, avoir pris durant 3 mois minimum un traitement antirétroviral contenant un médicament de chacune des 3 classes disponibles, avec au moins deux associations différentes contenant une antiprotéase, dont votre traitement actuel, ce dernier devant être suivi depuis au moins 3 mois lors de l’inclusion, avoir un taux de cholestérol total de 4 g/l maximum, avoir un taux de triglycérides de 7,5 g/l maximum. Pour les femmes avoir un test de grossesse négatif et utiliser une contraception efficace durant la durée de l’essai.

Les personnes naïves de tout traitement antirétroviral ou celles ayant déjà pris du tipranavir ne peuvent pas participer à cet essai. Le recrutement devait se terminer fin août, mais vu du retard dans les inclusions, le laboratoire pense pouvoir en repousser le terme.

quels sont les traitements proposés ?

Les participants seront répartis en deux bras :
– Groupe 1 : tipranavir (250mg) + ritonavir (Norvir®, 100mg) deux fois par jour en prise orale.
– Groupe 2 : il s’agit d’une thérapie de fond optimisée, comprenant une antiprotéase au choix en combinaison avec de faibles doses de ritonavir (100-200mg).

Les participants du groupe 2 ne présentant pas de réponse virologique ou se trouvant en échec thérapeutique pourront, à partir de la 8ème semaine de l’essai, prendre l’association tipranavir/ritonavir.

quels sont les critères d’évaluation ?

Le critère principal est la proportion de patients chez lesquels le traitement est efficace au bout de 48 semaines.

Les critères secondaires sont la baisse de la charge virale d’au moins 1 log après deux mesures consécutives, la remontée des CD4 et des CD8 (à 16 et 48 semaines), la durée conduisant à l’échec virologique. Des profils de résistance génotypique et phénotypique seront également réalisés.

comment se déroule l’essai ?

Il s’agit d’un essai ouvert (vous et votre médecin connaîtrez les traitement prescrits). A l’inclusion, un test génotypique permettra de déterminer la sensibilité de votre virus aux différents antirétroviraux et suivant les résultats, si vous rentrez dans le bras témoin, votre médecin sélectionnera l’antiprotéase la plus adaptée. Vous serez affecté de façon aléatoire soit au bras tipranavir/ritonavir soit au bras témoin.

qui contacter ?

– investigateur principal : Pr. Bruno Hoen, CHU 25030 Besançon, tel : 03 81 21 85 33 ;
– la ligne d’information d’Act Up-Paris sur les essais cliniques : le mercredi, le jeudi et le vendredi de 14h00 à 18h00, tel : 01 49 29 44 82

grille de lecture

conditions d’entrées critères
naïfs non
pré-traités oui
charge virale > à 1000
nombre de CD4 indifférent
infections opportunistes non
bénéfices directs oui et non