Après 18 mois de travail, l’équipe du SIHCUS-CMCO de Schiltigheim (lire Protocoles n°18) vient de publier les premiers résultats des techniques d’insémination artificielle, de fécondation in vitro ou de micro-injection de spermatozoïdes chez des couples sérodifférents.
Le protocole dans sa forme initiale a été modifié du fait de l’arrêté autorisant l’aide médicale à la procréation (AMP) pour les personnes atteintes par le VIH et/ou une hépatite (10 mai 2001). Il s’est ainsi ouvert aux couples dont la femme est atteinte, ce qui n’était pas autorisé auparavant.
Parmi les 57 couples participants, 10 se composaient de femmes séropositives/hommes séronégatifs, pour les 47 autres, c’est l’homme qui était contaminé. Tous avaient un taux de CD4 supérieur à 200 copies/mm3 et une charge virale stable depuis au moins 4 mois. Les résultats sont globalement bons : 15 naissances chez 13 couples, aucun cas de transmission du VIH, ni aux femmes, ni aux enfants.
Deux cas de figure se distinguent :
– pour les couples où l’homme est séropositif, le sperme est « lavé », c’est-à-dire décontaminé et trié, testé virologiquement, puis injecté suivant l’une des trois techniques proposées.
– pour les couples où la femme est séropositive, le liquide de ponction folliculaire est également traité avant l’utilisation d’une des trois techniques de procréation.
Malgré les manipulations supplémentaires nécessaires dans le premier groupe, les résultats sont meilleurs ; 14 naissances pour 12 couples. Par contre, une seule naissance pour les couples où la femme est séropositive. Des hypothèses expliquent le faible taux de réussite, elles sont nombreuses (fonction ovarienne affaiblie par le virus ou les traitements, stress important, etc.), mais le faible nombre de couples où la femme est séropositive peut également biaiser les résultats.