Aujourd’hui, une vingtaine de militants d’Act Up-Paris ont interpellé Claudie Haigneré, ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies, lors de son intervention au Centre National d’Etudes Spatiales, pour protester contre l’amputation d’une partie du budget de l’ANRS, l’Agence nationale de recherches sur le sida.
Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a en effet décidé d’amputer le budget de l’Agence de 10 %, soit 4,2 millions d’euros. En 2003, son budget global sera donc de 37,7 millions d’euros, contre 42 millions les années précédentes. L’ANRS est d’ores et déjà incapable de financer son second appel offres destiné à soutenir des projets de recherche. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de la recherche contre le sida qui se trouve menacé par cette coupe budgétaire. Au printemps dernier déjà, l’Agence était menacée de démantèlement. Seule la pression des associations et des chercheurs a poussé le gouvernement à faire marche arrière. Aujourd’hui affaiblie, la recherche publique risque d’être supplantée par la recherche des laboratoires pharmaceutiques privés, dont les études sont souvent opaques et toujours financièrement intéressées. Quelques semaines seulement après la Conférence de Paris sur la pathogenèse et les traitements, où tous, chercheurs, médecins et associations, ont souligné le rôle capital joué par cette agence unique en Europe, cette décision est tout simplement obscène. Cette coupe budgétaire est la suite logique de la politique de santé publique menée par le gouvernement : gel des crédits versés aux associations de lutte contre le sida, liquidation de la politique de réduction des risques liés à l’usage de drogues, caution tacite accordée aux lois sur la sécurité intérieure qui menacent directement la santé des étrangerEs et des prostituéEs, démission de la France face aux impératifs de la lutte contre le sida dans les pays en développement. Act Up-Paris exige : – que le budget de l’ANRS soit maintenu au niveau de celui de l’année 2002, avant qu’aient été opérés les gels budgétaires ; – que soient accordés à l’ANRS les crédits supplémentaires qui lui sont nécessaires pour pouvoir sereinement remplir ses nouvelles fonctions dans la recherche hépatique ; – la mise en place d’une vraie politique de santé publique.