Diarrhées, dépressions dans une cellule de 6 m2. Interruption de traitements, rupture de protocole, mise à l’isolement. Viols, suicides, paraplégie sans assistance médicale, pas même pour uriner. Absence d’équipe médicale la nuit. Stigmatisation violente de la séropositivité, mise au mitard, rupture du secret médical. Insalubrité, tabassage et fouille à nu des détenuEs, séropositifVEs ou non. Maurice Papon n’a jamais vécu ça.
Chacun de ces faits provient de témoignages directs de détenuEs gravement malades. De celles et ceux qui sont aujourd’hui encore en prison, aucunE n’a obtenu une suspension de sa peine pour raison médicale. Maurice Papon est en vie.
Les détenuEs qui ont témoigné auprès d’Act Up-Paris sont dans une situation de mort programmée. CertainEs d’entre eux/elles ont même vu leur demande de suspension de peine ouvertement refusée par la justice, pour des motifs inconcevables. Maurice Papon a probablement fêté le premier anniversaire de sa libération. TouTEs les autres, touTEs ceux/celles qui ne font pas partie de ceux/celles qui ont réussi à sortir pour raisons médicales (quelques dizaines, en un an et demi) peuvent crever en silence. Entre temps, on leur donnera peut-être l’espoir légitime qu’une sortie est possible. Surtout, on s’acharnera à décevoir cette ultime possibilité de ne pas mourir là, comme un chien. Ces décisions de justice, qui refusent des suspensions de peine vitales, sont criminelles. Ces décisions détruisent, physiquement mais surtout psychiquement, chaque détenuE malade qui les subit. Que fait le ministère de la Justice ? Que fait le ministère de la Santé ? Que font les juges ? Combien de mortEs leur faut-il encore ?