Etude de phase III, randomisée , multicentrique, comparative, évaluant l’impact d’une multithérapie sans INTI sur la survenue de lipoatrophique chez des personnes naïves d’antirétroviraux.
à qui s’adresse cet essai ?
A des personnes vivant avec le VIH, n’ayant jamais eu de traitement antirétroviral, avec une charge virale plasmatique supérieure à 5000 copies/ml et un taux de CD4 inférieur ou égal à 350/mm3 ou une charge virale supérieure ou égale à 100 000 copies/ml et un taux de CD4 supérieur à 350/mm3.
commentaire
Depuis plusieurs années, on a constaté chez les personnes sous multithérapie, des troubles métaboliques et une modification du visage et de la silhouette, souvent mal vécue au quotidien. Les causes de ces effets indésirables ne sont pas aujourd’hui clairement identifiées. Les trithérapies sont habituellement composées de 2 inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) associés à un inhibiteur de la protéase (IP), ou à un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI). Les IP semblent plutôt responsables d’une accumulation de graisse abdominale, avec une augmentation du sucre (diabète) et des graisses (cholesterol et triglycérides) dans le sang. Les INTI sont probablement responsables de la perte du tissu graisseux (lipoatrophie) au niveau des joues, des cuisses et des fesses. Cette étude, par le choix des molécules, devrait permettre, de voir si une de ces familles d’antirétoviraux, en l’occurrence les INTI, est responsable de la fonte du tissu adipeux constaté au cours d’un traitement au long cours.
Cette étude s’adresse à des personnes n’ayant jamais pris de traitement contre le VIH, il est donc particulièrement important de signaler les effets indésirables, le plus souvent bien connus, de la combinaison choisie. Les risques d’acidose lactique avec les INTI ne doivent pas être oubliés. Le désign de cet essai a une certaine rigidité, toutefois le minimum de liberté laissé doit permettre de choisir le traitement correspondant le mieux au mode de vie des participantEs.
quel est l’objectif de cet essai ?
-L’objectif principal de l’étude est de comparer l’impact d’une thérapie antirétrovirale sans INTI et d’une trithérapie classique comportant des INTI avec soit un IP soit un INNTI, sur l’apparition d’une lipoatrophie mesurée par le volume de graisse au niveau de la cuisse, entre l’initiation du traitement et la 96ème semaine, chez des patientEs n’ayant jamais reçu de traitement.
-Les objectifs secondaires sont de comparer, suivant le choix du traitement, l’évolution de la charge virale et des CD4, d’évaluer la tolérance, les troubles du métabolisme glucido-lipidique, la toxicité mitochondriale et osseuse, l’apparition du syndrome de lipo-hypertrophie, de mesurer les concentrations plasmatiques des IP et INNTI, les concentrations cellulaires des INTI, enfin de suivre l’observance et la qualité de vie.
quels sont les critères d’évaluation ?
-Le critère principal est l’évolution de la masse graisseuse sous-cutanée périphérique, qui sera mesurée par un scanner des cuisses entre le jour de l’inclusion et la 96ème semaine. La lecture des clichés sera faite par le/la radiologue à l’insu des traitements.
-Critères secondaires : vérification de l’efficacité virologique, évaluation de la tolérance et du syndrome lipohypertrophique, des troubles du métabolisme glucido-lipidique, de la toxicité mitochondriale et osseuse. La mesure des concentrations plasmatiques des IP et INNTI est prévue ainsi que celle des concentrations intracellulaires des INTI.
Un scanner abdominal est indispensable pour suivre l’évolution de la graisse abdominale. Une ostéodensitométrie ou Dexa-scan permettra de suivre l’état osseux et le rapport, dans tout le corps, entre la masse grasse par rapport à la masse maigre (pour ces examens se reporter au dernier Protocoles Hors-Série).
comment se déroule l’essai ?
Cette étude recrute 100 personnes reparties par tirage au sort en 3 groupes, 50 dans le groupe sans INTI, 25 dans le groupe avec IP et 25 dans le groupe avec INNTI. La période d’inclusions est prévue pour durer 12 mois, le suivi de chaque personne sera de 96 semaines. 26 centres participeront en France.
-Groupe I : C’est le groupe sans INTI, c’est-à-dire : éfavirenz (600 mg/j) ou névirapine (400 mg/j) + lopinavir/ritonavir (533/133 mg x2/j) ou indinavir/ ritonavir (600/100 mg x2/j).
-Groupe II : 2 INTI + névirapine ou éfavirenz.
-Groupe III : 2 INTI + lopinavir/ritonavir ou indinavir/ritonavir.
Les INTI possibles sont : zidovudine, lammivudine, didanosine, abacavir, et un inhibiteur nucléotidique de la trancriptase inverse le ténofovir.
Tous les médicaments pouvant être prescrits dans l’étude sont connus des investigateurRICEs et leurs effets indésirables prévisibles. Leur choix parmi ceux cités plus haut au moment de l’inclusion sera proposé librement par votre médecin et accepté après discussion avec le participantE. Il faut rappeler à quel point il est capital de rechercher le maximum d’efficacité au moment d’instaurer le premier traitement antirétroviral, en fonction du niveau de charge virale, du taux de CD4, et du mode de vie de la personne afin de préserver une qualité de vie maximum.
qui contacter?
– coordinatrice clinique de l’essai : Dr Claudine Duvivier, Hôpital Pitié Salpétrière, 75013 Paris, tél : 01 42 16 01 37
– la ligne d’information d’act up-paris sur les essais cliniques est ouverte les lundi, mardi, jeudi et vendredi de 14h00 a 18h00, 0149 29 44 82
grille de lecture
conditions d’entrées | |
naïfs | oui |
pré-traités | non |
charge virale | > 5000 ou < 100000 |
nombre de CD4 | < 350 ou > 350 |
infections opportunistes | non |
bénéfices directs |