Le 8 juin prochain aura lieu l’annonce officielle des chiffres de la déclaration obligatoire (DO) du vih/sida, outil de surveillance épidémiologique de l’infection. Le 26 mai dernier, suite à une proposition d’Act Up-Paris, le ministre de la santé nous annonçait qu’il saisirait cette occasion pour réaffirmer publiquement la réalité et les dangers de l’épidémie. En effet, alors même que le sidaction a, le mois dernier, remobilisé les médias et l’opinion publique contre le sida, le silence constant des pouvoirs publics à ce sujet ne peut plus continuer.
Philippe Doutse-Blazy doit commenter ces chiffres qui sont extrêmement inquiétants :
– L’épidémie reprend chez les gays. L’année dernière, entre mars et novembre, 269 homosexuels ont découvert leur séropositivité. Pour 58 % d’entre eux, la contamination datait des 6 derniers mois. Qu’entend faire le ministre pour relancer la prévention chez les gays, mobiliser contre le relapse et les discours bareback qui relativisent le danger du sida ?
– Le sida explose chez les hétérosexuelLes et notamment chez les femmes. Parmi les 690 personnes contaminées sur la même période au cours de rapports hétérosexuels, 60 % sont des femmes. Que va faire le ministre pour améliorer la prévention (et notamment la promotion du préservatif féminin) et la prise en charge des femmes séropositives, qui sont toujours négligées par la recherche ?
– Les personnes originaires de l’Afriques subsaharienne découvrent plus massivement que les FrançaisEs leur séropositivié à un stade avancé de l’infection (stade sida). Cette donnée accuse les inégalités en matière d’accès au dépistage et aux soins, inégalités que renforce le démantèlement de l’Aide Médicale d’Etat. Que va faire le ministre pour résoudre cette situation ?
– Les chiffres de la DO VIH/sida restent parcellaires et incomplets faute de moyens. Des médecins ne remplissent pas les chiffres de notification (par exemple en région PACA), l’INVS les saisit et les traite beaucoup trop lentement, etc. : 6 ans après son annonce, la Déclaration obligatoire n’est toujours pas l’outil performant de surveillance épidémiologique qu’elle devrait être. Le ministre doit indiquer ce qu’il va faire pour l’améliorer.
– Enfin, le 8 juin sera pour Philippe Douste-Blazy l’occasion de faire le point sur les engagements qu’il a pris vis-à-vis d’Act Up-Paris : remboursement de six examens indispensables aux personnes séropositives, mise en place d’une mission interministérielle sur la santé en prison, mise en place d’une consultation VIH à la prison de Fleury (absente depuis plus d’un an), etc.