Les chiffres des reprises des contaminations dans la communauté pédé, notamment parmi les plus jeunes, sont là. Il y a urgence. Vous pouvez contribuer à préserver notre communauté du sida. Exigez de votre établissement préféré qu’il respecte les consignes de la Charte de responsabilité et/ou qu’il y adhère.
Depuis deux ans maintenant, lors des Etats généraux de Aides du printemps 2002, a été décidée la nouvelle édition de la charte de responsabilité. Celle-ci a été mise en place par Act Up, Aides, Sida Info Service et le SNEG et a pour fonction d’inciter les établissements qui la signent à en respecter les différentes consignes. Il s’agit pour eux :
– de mettre à disposition de la clientèle des matériels de prévention, préservatifs, gants et gel à l’entrée, certes, mais aussi le long de tous les parcours sexuels ;
– d’assurer la diffusion de vidéos safe sex ;
– d’assurer une hygiène correcte ;
– de ne pas discriminer leurs employés en particulier en raison de leur état de santé ;
– d’assurer un minimum d’éclairage partout dans l’établissement.
Ce texte n’aura d’efficacité que si, au-delà des seules associations, l’ensemble de la communauté pédé se mobilise pour veiller à son application. Cette nouvelle charte doit être comprise comme un signe adressé à chaque client des établissements pour lui rappeler que les services qu’il y trouve ne lui sont pas offerts, mais bien vendus. Et qu’à ce titre, il a le droit d’exiger que l’établissement soit respectueux de sa santé. Tout comme il est normal de trouver du papier dans les toilettes publiques, il doit y avoir des capotes à portée de main dans chaque cabine où nous baisons.
Etre signataire de la charte de responsabilité, signifie pour un établissement d’obtenir gratuitement de la part du SNEG des pipelifes remplis de préservatifs à disposer dans les parcours sexuels, qu’il devra ensuite remplir par lui-même. Elle lui permet également de recevoir gratuitement des distributeurs de gel. Enfin, la charte de responsabilité fonctionne comme un label, ce qui permet à l’établissement de bénéficier d’une publicité gratuite. Nous pensions que l’incitation et la pédagogie se suffiraient à elles-mêmes. Or nous avons dû zapper cet hiver 5 saunas et backrooms dont les patrons refusent de distribuer des capotes. Ces établissements ont pourtant la possibilité de se fournir auprès du SNEG à trois centimes la capote. Entre ces trois centimes et la vie d’un pédé, ils ont choisi.
Il reste encore une moitié des établissements pédés parisiens qui ne sont pas signataires de la charte. Nous ne leur demandons pas forcément d’y adhérer, mais d’en respecter les règles (qui ne sont vraiment pas démesurées) c’est-à-dire de faire leur travail d’acteurs de prévention. Tant qu’ils refuseront de le faire, nous ne les laisserons pas tranquilles.