Le 12 avril 2004, Act Up-Paris a interrompu dans la cathédrale de Meaux, une messe, à laquelle assistait notamment le nonce apostolique, Fortunato Baldelli. Nous protestions ainsi contre les pressions exercées par le Vatican au sein de l’ONU qui ont abouti au retrait d’un projet de résolution intitulée « droits de la personne et orientation sexuelle », qui devait condamner les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
Cette résolution était l’espoir de voir condamner pour la première fois par l’ONU, l’homophobie et la transphobie. Le texte de la résolution brésilienne rappelait notamment que les droits de la personne et les libertés fondamentales ne devraient pas pouvoir être remis en cause du fait de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre de ceux et celles qui s’en prévalent. En militant contre cette résolution, Jean-Paul II a montré quel sort il souhaite voir réserver aux homosexuelLEs et aux transgenres. Cette résolution qui devait être déposée par le Brésil (182 millions d’habitantEs) a finalement été purement et simplement retirée le 30 mars dernier, suite au lobby de la cité papale (900 habitantEs).
Avant cette nouvelle, nous avions interpellé par fax et téléphone l’Elysée, afin que la France et l’Union européenne mènent un lobby efficace en faveur de cette résolution. Malheureusement, nos dirigeantEs préfèrent voir la défense des LGBT reportée d’une année encore, au risque que la résolution ne soit même pas représentée.
De plus, le Vatican poursuit actuellement son lobby anti-pédés et gouines au sein de l’ONU en dénonçant la décision de Kofi Annan d’accorder des droits aux agents de l’ONU ressortissantEs de pays où la loi reconnaît leur couple (de même sexe) et de leur faire bénéficier ainsi d’avantages administratifs comme ceux dont jouissent les couples mariés hétérosexuels. Il est inacceptable qu’une fois encore le dogme de cette autorité religieuse vienne écraser de sa violence morale l’aspiration des peuples à protéger leurs vies et leurs libertés.
Notre colère contre l’Eglise n’est pas nouvelle. En tant que malades du sida, nous n’avons jamais supporté la propagande criminelle du Pape contre le port du préservatif, ou contre le droit des femmes à disposer librement de leur corps. Ce n’est pas la première fois que nous avons à affronter l’Eglise dans notre lutte contre le sida et les discriminations. Une fois de plus, le pape fait preuve de haine homophobe et transphobe en faisant bloquer toute avancée contre ces discriminations au plan international.
Chaque jour, nous sommes victimes de persécutions, de violences, de tortures et de meurtres. En Egypte, les homosexuelLEs sont chasséEs et emprisonnéEs ; en Arabie Saoudite, ils/elles sont décapitéEs au sabre ; au Nigeria, ils/elles risquent la lapidation ; en Malaisie, le gouvernement prévoit de les condamner à la lapidation ; dans la plupart des pays d’Afrique, exceptées l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire, l’homosexualité est punie par la loi, allant parfois jusqu’à la peine capitale. Mais la France refuse toujours d’accorder l’asile à touTEs les LGBT persécutéEs.
C’est pourquoi, Act Up-Paris exige :
-de la France et de l’Union européenne, qu’elles présentent et obtiennent le vote au sein de l’ONU d’une résolution contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre ;
-de Jacques Chirac, qu’il condamne les positions homophobes et transphobes du Pape et de toute autre personnalité publique dans le monde ;
-que la France et l’Union européenne accordent l’asile à toute victime de transphobie, d’homophobie ou de sexisme ;
-l’exclusion de l’Etat du Vatican des instances de l’ONU ;
-que toutE catholique cesse de se rendre complice du Pape en dénonçant sa haine des lesbiennes, gays, bi et trans.