Depuis quelques temps, en Nouvelle-Zélande, une personne vivant depuis plus de 18 mois sous une identité de genre opposée à son sexe biologique peut changer tous ses papiers d’identité et les mettre en conformité avec son nouveau genre, que cette personne soit opérée ou non.
En France, il a fallu une condamnation et une amende du Parlement européen pour que les transsexuelLEs opéréEs obtiennent automatiquement leur changement légal de sexe.
Par contre, les transsexuelEs non opéréEs (disons les transgenres), ne désirant pas passer par le bloc opératoire, sont les éternelLEs oubliéEs. A commencer par les protocoles des Cordier et consorts qui les éliminent d’emblée, en leur interdisant les hormonothérapies.
Ce qui est intéressant avec la législation néo-zélandaise, c’est que, l’air de rien, la Nouvelle Zélande renoue avec son passé : les Maoris d’avant la colonisation anglo-saxonne respectaient leurs transgenres, comme leurs cousins polynésiens et nombre de civilisations de la planète. Ce que l’ethno-centriste Pierre-Henri Castel appelle des « bizarreries ethniques ». Les premières opérations de réassignement sexuel remontant au début du XXème siècle, pendant des millénaires, l’humanité n’a connu que des transgenres. Colette Chilland, fausse experte, vraie transphobe et crypto-bigotte, lorsqu’elle brame qu’« on s’attaque aux fondements de la civilisation », oublie que si la Bible punit de mort l’homme qui s’habille en femme (pour elle, c’est ça la civilisation ?), le sumerologue Jean Botéro mentionne l’existence de textes cunéiformes évoquant ce qu’il appelle « des homosexuels passifs aux prénoms féminins», en qui nous préférons voir les plus anciennes
transgenres de l’histoire humaine : ces personnes étaient respectées et même nécessaires à certains rituels religieux…
Il aura fallu le judéo-islamo-christianisme pour que le statut de ces personnes dégringole, à tel point qu’aujourd’hui, rares sont les transgenres qui osent lever la tête et revendiquer leurs droits, sinon en acceptant de jouer les bouffons médiatiques. Thierry Ardisson demandant à un musulman ou à un juif ce qu’on a fait de son prépuce, c’est inimaginable, mais quand il pose la question à une trans « après que tu te sois faite opérer, que feras-tu de ce qu’on va te couper » ça passe.
Il ne s’agit surtout pas d’opposer deux libertés de vie, les transsexuelLEs et transgenres. Nous condamnons de la même façon les transsexuelLEs qui tiennent le misérable discours « moi, je suis une vraie femme » (la première qui se fera greffer des ovaires sera-t-elle plus « vraie » que les autres ?), et les transgenres qui veulent faire de leur choix une règle en proclamant « l’opération est une mutilation ». Il s’agit de respecter les différences et la liberté de touTEs. Et de créer une réelle dynamique de solidarité.