Aujourd’hui mardi 21 septembre, aux alentours de 18 heures, une dizaine d’activistes d’Act Up-Paris ont perturbé l’inauguration du nouveau siège de la CNAM à laquelle assistait Jean-Pierre Raffarin, Philippe Douste-Blazy et Xavier Bertrand. Ils entendaient ainsi relancer le débat sur la réforme de l’assurance-maladie passée en force par le gouvernement au beau milieu de l’été et appeler au boycott du forfait de 1 euro par consultation qui pénalise les plus malades.
«La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût», ne cessent de répéter Raffarin, Douste-Blazy ou Bertrand. Nous devrions être moins malades, bénéficier de moins de soins, prendre moins de congés maladie : nous lutterions ainsi contre le déficit de la Sécurité sociale. Mais comme nous n’arrivons pas à être moins malades, la droite au pouvoir prétend nous «responsabiliser» en démantelant la Sécurité sociale.
Les étrangerEs sans-papierEs sont déjà privéEs de fait d’une protection sociale gratuite, depuis que l’Aide médicale d’Etat a été détruite. Le gouvernement Raffrin continue en s’attaquant au régime de droit commun, par le biais d’une loi adoptée, sans réelle consultation des citoyenEs et des usagerEs, fin juillet 2004. Cette loi, si nous ne la combattons pas, signera la fin d’un système de protection sociale fondée sur la solidarité. Elle remet gravement en cause l’accès à la prévention, au dépistage et aux soins de qualité.
Il est prévu d’imposer un panier de soins et de services qui fait la part belle aux mutuelles privées et aux assurances, spécialistes de la discrimination pour raison de santé ; de remettre en cause la liberté de choix du, de la, médecin ; de mettre à mal le remboursement intégral, à 100 %, des soins liées à une maladie lourde, affection longue durée, comme le sida, le cancer ou le diabète ; ou encore de faire payer à chaque consultation ou chaque acte médical un forfait non remboursable, pour l’instant fixé à un euro (art. 20 de la loi).
Cette dernière mesure est sans doute la plus représentative de la politique abjecte de l’UMP. Faire payer un euro à chaque consultation signifie que les personnes malades ou handicapées devront plus payer que les personnes en bonne santé, quels que soient leurs revenus. Les personnes qui ont plus besoin du système de soins paieront plus. Raffarin, Douste-Blazy et Sarkozy viennent de mettre en place un impôt sur la maladie et le handicap.
Ce démantèlement de la Sécurité sociale doit être combattu. Nous appelons les médecins, les salairéEs des caisses d’assurance maladie à nous rejoindre pour boycotter cette mesure.
Nous exigeons :
– que cessent les attaques contre les prestations dont bénéficient les assuréEs et les malades ;
– l’abrogation immédiate de l’article 20 de la loi sur la Sécurité sociale, établissant un impôt sur la maladie, pour l’instant fixé à un euro par consultation.
– que l’industrie pharmaceutique, qui expose chaque année des profits indécents, participe, de gré ou de force, au financement d’une assurance maladie pour tous et toutes ;
– que les employeurSEs, qui ont bénéficié depuis plus de vingt ans d’exonérations toujours plus fortes de cotisations, contribuent réellement au financement de la Sécurité sociale ;
– que les associations de malades soient réellement intégrées aux structures de l’assurance maladie ; notre expertise vaut largement celle des personnes nommées par le gouvernement ou élues par les syndicats ;
– que les sans-papierEs soient intégréEs à la CMU, et qu’ils, elles, soient régulariséEs.