Le 7 septembre dernier le squat de l’avenue Wilson à Saint Denis sur l’emprise SNCF a été évacué. Les services socio-sanitaires et associations se sont mobilisés pour accompagner les personnes évacuées. 180 usagers de drogues vivant de longue date dans la plus grande marginalité ont été remis à la rue faute d’alternatives socio-sanitaires disponibles, notamment d’hébergement adapté. Toutefois cette opération a permis d’amortir dans l’instant la violence de l’expulsion aussi bien pour les usagers de drogues que pour l’environnement.
Le 8 septembre un nouveau squat s’est reconstitué à quelques centaines de mètres sur Paris, à nouveau dans des locaux et un terrain appartenant à la SNCF. Un mois après entre cinquante et cent usagers de drogues y sont installés ou le fréquentent. Ce lieu est extrêmement dangereux et repousse une fois de plus les usagers de drogues dans l’exclusion :
– Son accès nécessite de franchir plusieurs voies ferrées électrifiées et en service (passages de trains, en particulier la nuit), d’escalader des murs élevés (jusqu’à six mètres) et des quais de déchargement ; il n’est accessible facilement à aucun service d’urgence.
– La configuration des lieux : très exigus (120m2) et en contrebas du sol; une seule porte d’entrée débouchant sur un grand couloir à angle droit qui permet d’accéder aux pièces de vie, empêche toute évacuation en cas d’incendie. Aucun point d’eau, à l’intérieur comme en proximité, aucun sanitaire …
Le caractère indigne des conditions de vie, la promiscuité, la violence inhérente à ce type de lieux, aggravée par la brutalité des incursions policières répétées, nous font collectivement dénoncer les drames humains sanitaires et sociaux qui s’y jouent, et présager d’accidents éventuellement fatals dans un proche avenir.
Cette situation est encore plus catastrophique que celle du squat de Saint Denis. En l’état, toute intervention socio-sanitaire menée sur ce lieu est un non-sens. Elle expose les usagers à être entretenus dans cet état de délabrement, et comporte des risques inconsidérés pour la sécurité des équipes.
Les signataires demandent :
– Que les pouvoirs publics assument en toute urgence leur responsabilité en traitant la crise à la hauteur de sa gravité, en offrant une alternative transitoire à la situation aujourd’hui créée ;
– Que s’engage immédiatement une concertation avec tous les acteurs concernés afin de créer des solutions durables et adaptées aux réalités connues de ces personnes.