Lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence Internationale de Bangkok, Paisan Suwannawong, activiste thaï, déclarait : «Ce qui nous tue, ce n’est pas le sida, mais la cupidité». La question économique est effectivement centrale dans la lutte contre le sida. L’accès aux traitements dans les pays du Sud en est l’illustration la plus criante. Les malades du Nord sont également confrontés à des logiques financières de plus en plus prégnantes qui s’opposent à leur santé et à leur vie.
En France, les réformes de l’assurance maladie et de la prise en charge du handicap auront de graves conséquences sur chacun d’entre nous. Sous prétexte de lutte contre les déficits, nous n’aurons plus la liberté de choisir nos médecins. La définition des biens et des services remboursables sera de plus en plus déterminée par des assureurs privés, champions de la discrimination. La prise en charge à 100% pour les séropositifs et les malades du sida sera remise en question. Il nous faudra payer un euro pour chaque consultation ou acte médical : les plus malades seront donc pénalisés. L’Allocation Adulte Handicapé (AAH) sera toujours d’un montant totalement insuffisant et les prestations pour handicapés de plus en plus difficiles à obtenir.
La droite s’en est déjà pris à la protection sociale des étrangers sans papiers. Elle s’attaque aujourd’hui au régime général, en restant fidèle à ses principes : agresser les plus précaires, les plus vulnérables, les plus malades.
« La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût ». C’est le leitmotiv des représentants du gouvernement et de l’UMP. A combien estiment-ils notre santé ? Combien coûtent nos vies ? A ces questions obscènes, à ceux qui pensent que la santé est un luxe et agissent en ce sens, la réponse collective que nous devons leur opposer est simple : nos vies ne coûteront jamais trop cher.