Communiqué commun de l’Académie gay et Lesbienne, Act Up-Paris, AGLA France, la Commission LGBT des Verts, les Panthères roses, Paris Foot Gay, SOS homophobie
Le 15 novembre 2004, une cinquantaine de militantEs contre les discriminations et pour les droits des personnes LGBT ont occupé la devanture de la boutique du Paris-Saint-Germain, située au 27 avenue des Champs-Elysées à Paris.
Elles et ils entendaient ainsi protester contre la direction de ce club, qui tolère régulièrement les pires dérapages sexistes et homophobes dans les tribunes. De plus, cette action interpellait directement les clients et les supporters du club, dont l’indifférence face à la récurrence des propos incitant à la haine raciste, antisémite, sexiste et homophobe est plus que troublante.
Il n’est en effet plus tolérable que les matchs joués par le PSG puissent servir de prétexte aux appels à la haine, au viol et au meurtre, comme ce fut encore le cas la semaine dernière. Le dimanche 7 novembre 2004, le match opposant le PSG à l’Olympique de Marseille a été une fois de plus l’occasion d’injures homophobes et sexistes particulièrement graves. Hurlées depuis les tribunes, ces injures s’étalaient aussi sur de grandes banderoles déployées dans le stade. Or, le club est responsable de ces banderoles, il lui appartient de les contrôler à l’entrée du stade, et il le fait. Seulement, comme le dit M. Larue, directeur de la sécurité du PSG, «Nous avons pris le parti de ne pas faire retirer ces banderoles de force, tant que cela reste dans certaines limites». On ne saurait mieux dire que, pour la direction du club, le sexisme et l’homophobie relèvent du tolérable !
Il y aura bientôt un an, dans le Nord, un homme était brûlé vif parce qu’il était homosexuel. Des appels au meurtre proférés dans le Parc des Princes jusqu’à l’agression physique, il n’y avait qu’un pas, et il a été franchi. Il avait déjà été souvent franchi avant, il a encore été franchi de nombreuses fois depuis. Le Garde des Sceaux avait promis une «loi Sébastien Nouchet» contre les propos discriminatoires. Si cette promesse avait été tenue, les banderoles vues au Parc des Princes auraient été interdites par la direction du stade ou l’auraient exposée à des poursuites !
Nous demandons donc :
– Que la direction du PSG ne tolère plus les appels à la haine contre les femmes et les personnes LGBT ; qu’elle mette en place des politiques de sensibilisation au sexisme et à l’homophobie en direction de ses joueurs et de son public ;
– Que la Mairie de Paris assortisse les subventions qu’elle verse au PSG d’exigences à l’égard du club sur la lutte contre le sexisme, l’homophobie, le racisme et l’antisémitisme ;
– Que le gouvernement mette enfin à l’ordre du jour du Parlement une loi pénalisant au même niveau les propos discriminatoires et les incitations à la haine raciste, antisémite, sexiste, homophobe et transphobe.