Mardi 17 novembre à 14 heures, une dizaine de militantEs d’Act Up-Paris ont envahi les bureaux de la COTOREP (COmmission Technique d’Orientation et de REclassement Professionnel) de Paris, quai de Jemmapes. Scandant des slogans, avec des cornes de brumes, sirènes d’alarme et sifflets, ils ont perturbé le travail des employés jusqu’à ce qu’ils soient reçus par les divers responsables administratifs de la COTOREP et de la direction du travail, Madame Chérunini, Messieurs Texier et Giraud, ainsi que par le médecin coordinateur de la COTOREP.
Les problèmes que nous rencontrons auprès des COTOREP sont nombreux :
– les délais de traitement des dossiers par la COTOREP sont beaucoup trop longs : quand on est séropositif, malade du sida, gravement handicapé par une pathologie mortelle, chaque jour compte.
– la COTOREP refuse systématiquement les demandes d’Allocation Compensatrice Tierce Personne (ACTP) aux séropositifs et aux malades du sida.
– la COTOREP refuse systématiquement aux séropositifs et aux malades du sida une orientation dans un emploi protégé de la fonction publique.
– la COTOREP reclasse des séropositifs et des malades du sida, jusqu’ici reconnus handicapés à 80 %, à un taux inférieur. Cela a pour conséquence de les priver de certaines prestations, dont la carte d’invalidité ou l’Allocation Adulte Handicapé.
La COTOREP doit :
– accélérer le traitement des demandes
– attribuer l’ACTP aux malades du sida
– orienter vers la fonction publique les séropositifs qui en font la demande
– attribuer ou maintenir un taux de 80 % aux malades du sida et aux séropositifs, en prenant notamment en compte les effets secondaires des traitements : diarrhées, insomnies, nausées, vomissements, lipodystrophies, infarctus, neuropathies, ostéoporoses, impuissance, cauchemars, fatigue, etc.
Ces dernières semaines, des malades du sida sont mortEs alors que leur bilan sanguin (charge virale, taux de CD4) était bon. Nous ne pouvons plus accepter que la COTOREP prenne nos handicaps à la légère.
L’entretien avec les responsables a été très tendu dans la mesure où ceux-ci ont presque systématiquement refusé les propositions les plus simples que nous faisons pour améliorer le dispositif (rendre public les moyens financiers dont l’administration a besoin pour accélérer le traitement des dossiers, contacter les réseaux de médecins vih pour les sensibiliser à la rédaction des certificats médicaux, etc.). Ils se sont néanmoins engagés à revoir un certain nombre de dossiers émanant de malades reclassés et à diffuser dans les dossiers de demandes un notice d’information aux médecins traitants afin qu’ils remplissent au mieux les certificats médicaux. Ces promesses sont en deçà de ce que nous sommes en droit d’attendre. Nous continuerons d’exiger de la COTOREP qu’elle améliore les conditions de traitement des dossiers des séropositifs et des malades du sida.