Mercredi 25 novembre 2004, Act Up-Paris a tenté de s’inviter dans les locaux d’une caisse primaire d’assurance maladie du onzième arrondissement, passage Salarnier. Nous souhaitions interpeller son directeur et ses employés sur la réforme de l’Assurance maladie. A notre arrivée, nous avons trouvé portes closes, le centre a été immédiatement fermé au public. Le responsable de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) chargé de nous «accueillir» s’est contenté de déclarer qu’il n’avait rien à déclarer et que nous ne serions pas reçus. Barrer la route aux malades dans un service public destiné aux malades, telle est la logique gouvernementale.
Parmi les mesures appliquées au 1er janvier 2005, une des plus scandaleuse est la mise au place d’un forfait, provisoirement fixé à un euro, que nous devrons tous verser pour chaque consultation et chaque acte médical. Ce forfait ne sera pas remboursé par la Sécu ou par les mutuelles, y compris pour les personnes atteinte d’une affection longue durée, normalement pris en charge à 100 %.
Un séropositif ou un malade du sida doit consulter son médecin vih au moins une fois par trimestre, et faire un bilan sanguin pour chacun de ces rendez-vous — cela fait déjà 8 euros par an. Il doit le voir plus souvent en cas de problème (changement de traitement, échappement thérapeutique, …). Il est de plus amené à consulter de nombreux spécialistes et faire autant d’examens pour prévenir ou prendre en charge des infections opportunistes ou des effets indésirables des traitements — autant d’occasions de s’acquitter du forfait à un euro.
Un séropositif ou un malade du sida devra donc payer par an une somme non négligeable (entre 15 et 30 euros, le plafond pour l’instant fixé), uniquement à cause de son état de santé. Cette réforme fait payer les malades uniquement parce qu’ils sont malades. Il s’agit d’une atteinte gravissime aux principes de solidarités qui fondent la Sécurité sociale qui s’ajoute à d’autres mesures dangereuses : démantèlement de l’AME, restriction de la liberté de choisir son médecin, mise en place de protocoles de soins coercitifs.
Nous demandons aux responsables des CPAM de tout faire pour les combattre. Ils ne peuvent accepter que l’on fasse des économies sur nos vies. Nous leur demandons de tout faire pour s’opposer à l’application de cette réforme et de se joindre à nous pour la condamner publiquement.