Act Up-Paris se félicite de la décision du gouvernement de proclamer la lutte contre le sida grande cause nationale. Notre association a pleinement soutenu cette demande initiée par Elus Locaux Contre le Sida. Néanmoins, nous n’avons pas l’habitude de nous joindre inconditionnellement au concert de déclarations d’intentions dont est pavée la lutte contre le sida.
Cette décision est la moindre des mesures que pouvait concéder le gouvernement au vu de l’évolution alarmante de l’épidémie : tant dans le monde (40 millions de personnes d’après le récent rapport d’ONUSIDA) qu’en France où les derniers chiffres rendus publiques par l’INVS montrent une nette reprise des contaminations largement attribuable à l’inertie des politiques publiques de prévention.
Cette décision ne masquera pas ce qui dans l’action ou l’inaction du gouvernement démontre chaque jour le manque d’intérêt porté aux malades en France et dans le Monde. Ne prenons que trois exemples dénoncés récemment par notre association :
– en instaurant un forfait non remboursable (pour l’instant 1 euro mais après ?), le gouvernement impose au séropositifs et aux autres malades une taxe sur leur maladie ;
– en démantelant l’aide médicale d’État (AME), le gouvernement met en place un système de préférence nationale qui exclue notamment des séropositifs étrangers du système de soins ;
– en faisant récemment pression pour retarder les versements des pays riches au Fonds Mondial en tentant d’ajourner sine die le lancement de son cinquième round, la France renie ses engagements et prend part activement à la propagation de la pandémie dans les pays du Sud.
Act Up-Paris s’associe donc pleinement à ce processus de sensibilisation qui devra raviver la lutte contre le sida dans toutes ses dimensions, y compris celles qui froissent les logiques comptable et sécuritaire du gouvernement.