La déclaration internationale Free by 5 issue d’économistes, d’expertEs en santé publique, d’acteurs et d’actrices politiques, démontre la nécessité et la faisabilité d’un accès universel à la gratuité des soins pour les personnes vivant avec le VIH.
Act Up, qui a signé cette déclaration et adhère à ces recommandations pour un changement d’échelle, d’équité, d’efficacité et de qualité de la prise en charge médicale, s’engage à tout mettre en oeuvre pour que cet objectif soit atteint. En effet, les politiques actuelles relatives à une prise en charge payante pour les personnes atteintes ne font qu’accentuer le gouffre entre les pays du Nord et ceux du Sud, s’inscrivant dans une logique criminelle. Souvent évoquée, la gratuité doit être admise pour les tests de dépistage, la prévention, la prise en charge médicale des maladies opportunistes, les examens biologiques, les frais de consultations et d’hospitalisation, les antirétroviraux, afin d’être réellement effective. Dans ses dernières recommandations, l’OMS a souvent évoqué cette nécessité d’un changement d’échelle, afin que le plus grand nombre de personnes infectées puissent avoir un accès aux traitements : 3 millions de personnes sous traitement d’ici 2005. Pourtant, malgré cette prise de conscience, cet objectif semble difficile à atteindre en l’état actuel. Le manque de moyens et de volonté politique restent les principaux obstacles. La seule issue pour atteindre l’universalité de l’accès aux soins est alors évidente : la gratuité effective. De nombreux exemples à travers le monde viennent illustrer la faisabilité de la gratuité, comme au Brésil, en Ouganda et au Vénézuéla. En 2004, la Thaïlande a également annoncé qu’ils allaient faire en sorte que des antirétroviraux soient dispensés gratuitement. La gratuité est donc primordiale pour une prise en charge de qualité, afin de favoriser l’équité entre malades, faciliter l’accès aux structures de santé et permettre un traitement efficace et un suivi de qualité. Devant les conséquences économiques du sida lorsque le traitement est payant, la nécessité d’une universalité de la gratuité des soins ne peut être soumise à une appréciation des gouvernements, qui imposent des exemptions ou qui fixent le prix des traitements en fonction des revenus des personnes. Quelle que soit la situation socio-économique, la gratuité, souvent synonyme de survie, ne peut être ramenée à de telles considérations. Les politiques prônant la nécessité de la participation économique des personnes atteintes pour leur traitement n’ont jusqu’alors jamais fait leur preuve, montrant largement le désastre causé. L’ensemble des arguments avancés par ces politiques criminelles ne peut être à aucun moment recevable. Cette «gratuité universelle» nécessite des financements, pour 2004 – 2005, jugés par les expertEs de Free by 5, de 5,4 à 6,4 milliards de dollars, tandis que ONUSIDA les estiment à 3,8 milliards allant jusqu’à 6,7 milliards en 2007. Les pays en développement, qui se sont engagés en avril 2001 à consacrer 15 % des dépenses publiques à la santé, doivent, enfin, tenir leurs engagements. Seul un partenariat étroit de l’ensemble des acteurs et acrtices financiers nationaux et internationaux, consacré par un protocole international, garantirait une réelle effectivité de ces mesures.Par Act Up-Paris|2023-11-24T16:16:17+01:00mercredi 1 décembre 2004|Catégories : Archives|Mots-clés : Action 96, Brésil, Financement de la lutte contre le sida : contribution du G8, OMS, ONUSIDA, Ouganda, Thaïlande, Vénézuela|
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