Au retour des vacances, une centaine de malades au moins ont eu la charmante surprise de recevoir un courrier de leur Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) les informant qu’elle ne pouvait « prendre en charge le traitement » qui leur avait été délivré. On sait que selon l’article R 5148 bis du Code de la Santé publique la délivrance de médicaments ne peut excéder une durée de quatre semaines. Toutefois, en pratique, de nombreuses pharmacies hospitalières délivrent deux mois de médicaments, notamment en période de vacances ou lors d’un voyage.
Certes, le problème n’est pas nouveau, mais ici des directives ont été données et c’est de manière quasi systématique que la CPAM du Val-de-Marne a rejeté les dossiers de remboursement. Le problème ne s’est pas posé dans cette mesure avec les caisses des autres départements.
Surtout, la CPAM du Val-de-Marne (peut-être nous sait-elle cardiaques) a eu la gentillesse de joindre aux courriers des patients la facture du traitement ! Sans doute un bon moyen de nous RESPONSABILISER en nous demandant de payer de notre poche. C’est bien connu, les traitements, on joue aux billes avec ! Et pas question de faire des stocks pour la rentrée…
ContraintEs de s’adresser au service des recours contentieux, les malades, qui n’ont sans doute que ça à faire, galérer dans la paperasse, étaient censéEs adresser des pièces justificatives dont la nature n’était pas même précisée. NombreuSESx sont ceux et celles qui ont eu la présence d’esprit de revenir à la pharmacie hospitalière pour les laisser régler le problème. Qu’en est-il de ceux et celles qui n’y ont pas pensé ? Combien de malades impressionnéEs ou particulièrement disciplinéEs se sont exécutéEs et ont payé indûment la somme demandée ? Il est inacceptable que les malades soient obligéEs de régler par eux/elles-mêmes un problème de remboursement alors que la caisse primaire pouvait s’adresser directement à la pharmacie pour régulariser leur dossier. D’autant que s’il y a eu entorse au code de la sécurité sociale, ce sont les pharmacies qui ont délivré le traitement.
Outre ce qu’il y a d’inquiétant, ce flicage fait preuve d’un manque de souplesse dans la délivrance des médicaments particulièrement débile. Que cherchait la CPAM ? Nous dégoûter d’aller chercher nos médicaments à l’hôpital, alors que l’année dernière il était question d’arrêter la double dispensation ? En plus d’avoir fait flipper les malades, cette rigidité oblige les pharmacies hospitalières à traiter des tonnes de dossiers.
Dorénavant, pour régler le problème, les pharmacies ont trouvé la solution : avec les médecins, ils, elles trichent et antidatent les feuilles de prescription et les dates de délivrance des produits dans le système informatique. Tout le monde sait qu’un règlement mal appliqué est un mauvais règlement.
Bravo !