Etude de phase II randomisée, contrôlée contre placebo, chez des personnes vivant avec le VIH-1 sous antirétroviraux, visant à évaluer la sûreté, la tolérance et l’efficacité de différentes doses de TMC-125, INNTI de nouvelle génération, en complément d’un traitement antirétroviral individuellement optimisé, selon des doses progressives en 3 étapes.
Avant de rentrer dans cet essai, vous devez avoir lu la notice d’information patient en prenant le temps de la réflexion.
Qui peut participer à cet essai ?
Cet essai clinique s’adresse à 320 personnes vivant avec le VIH-1, dont la charge virale est supérieure à 1 000 copies/ml et quel que soit le taux de CD4. Elles doivent avoir reçu un traitement comprenant au moins un INTI, un INNTI et un IP, sur une durée minimale de 3 mois et être actuellement sous traitement stable depuis au moins 8 semaines. Mais elles peuvent être aussi en interruption de traitement sur une même durée de 8 semaines et disposées à poursuivre cette pause thérapeutique jusqu’à la visite initiale. Critères d’exclusion : alcoolisme, toxicomanie ou terrain allergique ayant entraîné auparavant un arrêt de traitement à l’abacavir et à la névirapine.
Quel est l’objectif de l’essai ?
L’objectif de cette étude est de déterminer la dose optimale de TMC-125 en évaluant la tolérance, l’efficacité et la pharmacocinétique de 4 doses du TMC-125.
En quoi consiste cet essai ?
L’essai consiste à administrer du TMC-125 (2 fois par jour aux doses de 400 mg, 800 mg, 1 200 mg et 1 600 mg) ou du placebo chez des personnes bénéficiant d’un traitement antirétroviral individuellement optimisé. L’étude est conçue de façon à ce que les doses de TMC-125 les plus fortes ne soient expérimentées qu’après essai des doses les plus faibles de ce candidat médicament. L’essai vise également à déterminer l’efficacité du TMC-125 sur la charge virale lorsqu’il est pris 2 fois par jour pendant 48 semaines en combinaison avec un traitement antirétroviral optimisé.
Comment se déroule l’essai ?
L’essai comporte 3 étapes successives. Avant que ne démarre une nouvelle étape, caractérisée par une augmentation de la dose de TMC-125, les résultats de l’étape en cours seront analysés par un comité indépendant de contrôle des données et de la tolérance qui décidera ou pas de la poursuite du protocole.
– L’étape I rassemble 180 personnes, réparties en 3 groupes de 60 (placebo, TMC-125 400 mg ou TMC-125 800 mg) avec 4 comprimés 2 fois/jour.
– L’étape II débute 4 semaines après le début de l’étape I et regroupe 70 nouvelles personnes, réparties en 3 groupes (placebo, TMC-125 800 mg ou TMC-125 1 200 mg), respectivement de 10, 20 et 40 personnes avec 4 comprimés 2 fois/jour.
– L’étape III commence 4 semaines après le début de l’étape II et rassemble 70 nouvelles personnes, réparties en 3 groupes (placebo, TMC-125 1 200 mg ou TMC-125 1 600 mg), respectivement de 10, 20 et 40 personnes avec 4 comprimés 2 fois/jour.
Quelle que soit l’étape, l’affectation à l’un des 3 groupes possibles (placebo ou différentes doses de TMC-125) sera le fait d’un tirage au sort. La durée totale de l’étude est de 48 semaines avec possibilité de prolongation 48 semaines supplémentaires.
Notre avis
L’une des difficultés associées au traitement de l’infection par le VIH est le risque que le virus devienne, au cours du temps, résistant à plus d’un médicament d’une même famille. Ce type de résistance qui a pour conséquence de diminuer le nombre d’options thérapeutiques est en particulier observé avec la famille des INNTI. Car, lorsque le VIH acquiert une résistance à un INNTI, il finit par résister à tous les autres INNTI actuellement disponibles. La mise sur le marché de nouvelles molécules est par conséquent indispensable. Le TMC-125 ou étravirine est un INNTI de «nouvelle génération» actuellement en cours de développement. Au cours des essais préalables de courte durée et portant sur un très petit nombre de personnes, les seuls effets secondaires observés étaient diarrhée et maux de tête. Une étude a ainsi montré de bons résultats sur les personnes naïves de tout traitement antirétroviral, allant jusqu’à une réduction de la charge virale de 2,0 log 10, en 7 jours. Une autre étude portant sur 16 personnes résistantes aux INNTI et dont la charge virale était supérieure à 2 000 copies/ml a conduit à une diminution de 0,9 log10 au bout de 7 jours grâce au remplacement de l’éfavirenz ou de la névirapine par le TMC-125.