La loi créant la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE) est examinée en deuxième lecture par le Sénat le 22 décembre. Les personnes trans’ (transsexuelLEs et transgenres) concernéEs par les questions d’identité de genre sont volontairement omisEs tant du périmètre de compétences de la HALDE que de la pénalisation des propos discriminatoires, péniblement introduite par voie d’amendements. Cette absence totale de prise en compte des personnes trans’ a une signification politique : la psychiatrisation des trans’, comme celles des homos il y a juste quelques dizaines d’années, est l’arme des discriminations les plus redoutables.
La transphobie tue avec la complicité active de l’Etat. Pratiques discriminantes et humiliations dans l’accès aux soins, maltraitance théorique de la part de psychiatres écoutés des instances administratives et médicales, opérations chirurgicales ratées, maltraitance de la part des autorités judiciaires par le biais d’expertises médicales vécues comme des viols, exclusion scolaire, exclusion sociale et professionnelle, telles sont quelques unes des conséquences quotidiennes pour les Trans’.
Aucune prise en compte des violences physiques ni des assassinats perpétrés en raison de l’identité de genre. Aucune prise en compte de la prévalence du taux de séropositivité dans la communauté trans’, aucune campagne spécifique de prévention. Rien.
Les trans sont discriminéEs, assassinéEs en toute légalité par une transphobie institutionnelle à tous les échelons politiques, administratifs et sociaux.
Act Up-Paris est en colère et exige :
– que les discriminations transphobes soient prises en compte au même titre que les discriminations homophobes et sexistes par la HALDE à la hauteur de la gravité des actes qui les frappent,
– que soient prises en compte les discriminations liées à l’identité de genre,
– la fin de la psychiatrisation des trans’.