Demain mercredi 26 janvier, le Directeur-Général de l’OMS rendra public au Forum Economique Mondial de Davos son rapport d’étape sur l’initiative «3×5», lancée le 1er décembre 2003 et visant à mettre 3 millions de malades du sida des pays pauvres sous traitement VIH d’ici fin 2005.
En quelques mois au cours de 2004, l’initiative a permis de doubler le nombre de personnes traitées. Mais l’OMS tire la sonnette d’alarme : pour 2005, les financements accordés par les pays riches sont 2 milliards de dollars en deça des montants nécessaires pour mettre le programme en application.
Pourtant, malgrés les implications humanitaires et sanitaires de cette crise financière, Jacques Chirac n’a toujours proposé aucune mesure d’urgence pour soutenir «3×5».
Au contraire, le Président français a fait savoir le 1er décembre dernier dans un communiqué du Ministère des Affaires Etrangères que la contribution française à la lutte mondiale contre le sida stagnera en 2005 autour de 200 millions de dollars, alors que de son côté Tony Blair a annoncé un doublement du budget britannique en la matière, de 450 à 900 millions de dollars annuels.
A noter, Tony Blair a décidé de ne pas attendre que soient mises en oeuvres les idées de taxes internationales pour remplir sa part des engagements financiers (10 milliards annuels promis le 27 juin 2001 par les pays membres des Nations Unies pour la lutte mondiale contre le sida).
Dans le même temps, c’est aussi le Fonds mondial sida-tuberculose-paludisme imaginé par Chirac en 1997 qui voit ses ressources stagner, avec seulement 1,3 milliards par an. Or, lors du G8 de 2001, le Président français s’était engagé publiquement à ce que «le Fonds mondial atteigne rapidement la masse critique de 10 milliards de dollars.»
Au nom des 3 millions de malades du sida dont la vie dépend du succès de l’initiative «3×5», Act Up-Paris appelle Jacques Chirac à aligner l’effort français en matière de lutte contre le sida sur celui de la Grande Bretagne, soit 900 millions de dollars au lieu de 200, et à affecter l’augmentation au comblement du déficit de ressources de «3×5».