Une souche de virus hautement résistante et particulièrement agressive vient d’être isolée chez un homosexuel séropositif new-yorkais d’une quarantaine d’années qui avait des rapports sexuels non protégés.
Les autorités médicales de la ville de New York ont donné l’alerte car cette souche s’est révélée résistante aux trois classes d’antirétroviraux habituellement employées dans le traitement de la maladie. Plus inquiétant encore, ce séropositif, récemment contaminé, a progressé de manière anormalement rapide vers un sida déclaré — en quelques mois au lieu de plusieurs années.
Nous nous attendions hélas à ce genre d’alerte puisque des études épidémiologiques et phylogénétiques récentes comme celle présentée lors de la conférence de Bangkok permettaient de voir venir la catastrophe. L’information diffusée vendredi nous fait redouter une nouvelle hécatombe…
La multiplication des pratiques à risque ou le barebacking ne peuvent que favoriser la diffusion de nouvelles souches virales extrêmement virulentes et résistantes à tous les traitements. Plus que jamais il nous semble nécessaire de rappeler que le préservatif est le seul moyen d’éviter la propagation du VIH mais aussi pour les séropositifs de se protéger d’éventuelles surcontaminations.
Se réfugiant dans le déni, trop d’homosexuels séropositifs pensent encore que baiser sans capote entre eux ne présenterait que des risques mineurs pour leur santé. La mise en évidence de ce nouveau cas montre à quel point il est dangereux de minorer les risques de transmission de souches de virus résistantes et de l’émergence de virus recombinants.
L’alerte lancée par les autorités médicales new-yorkaises doit être comprise comme une mise en garde face aux conséquences dramatiques à la fois individuelles et collectives que font courir les rapports sexuels non protégés y compris entre séropositifs.
Nous ne serions pas aujourd’hui confrontés à ce scénario catastrophe si les politiques de prévention avaient été à la hauteur de l’épidémie. Une communication spécifique sur les risques de transmission de virus multirésistants et de surcontamination est nécessaire en direction des homosexuels et en particulier des séropositifs chez qui on constate une multiplication des pratiques à risque !