Nous avons parlé de cette étude dans Protocoles n° 26. Elle a inclus 212 personnes dans 15 centres français au cours de l’année 2003.
L’objectif de l’étude était de comparer l’efficacité de deux stratégies de vaccination contre le pneumocoque. Sont actuellement commercialisés deux vaccins anti-pneumococciques : le Pneumo 23® correspondant à des souches de pneumocoques de 7 sérotypes rencontrés le plus souvent chez les adultes infectés par le VIH utilisé le plus fréquement en injection intra-musculaire unique et le Prevenar® correspondant à 23 sérotypes dont les 7 du vaccin précédent, également en injection intra-musculaire unique.
– Le premier schéma comprenait une injection de vaccin Prevenar® suivie 4 semaines plus tard d’une injection de Pneumo 23®.
– Le deuxième schéma comprenait une injection unique de vaccin Pneumo 23®.
Il s’agissait de comparer l’efficacité immunologique à court terme de ces 2 stratégies, par l’évaluation de la réponse anticorps anti-pneumococcique chez des personnes ayant des CD4 compris entre 200 et 500/mm3, traitées ou non par antirétroviraux, et dont la charge virale était inférieure à 50 000 copies/ml, stable depuis 3 mois.
Tous les participants ont atteint la visite de la 24ème semaine (S24). Les visites à S48 puis S72 et enfin S96 sont nécessaires pour évaluer la persistance de la réponse anticorps 2 ans après la vaccination.
Quels résultats à la 8ème semaine ?
La tolérance des 2 schémas est bonne, à part quelques réactions locales au point d’injection. Le taux de CD4 et la charge virale sont restés stables après les injections de vaccins. Les premiers résultats montrent que, quelle que soit la stratégie, la production d’anticorps est satisfaisante.
Si l’on prend en compte le doublement des anticorps entre l’inclusion et la 8ème semaine, la vaccination par une injection de Prevenar® suivie à S4 d’une injection de Pneumo 23® est légèrement plus efficace que l’injection unique de Pneumo 23®.
Lorsque l’on prend en compte le seuil d’anticorps considéré comme protecteur vis à vis de la survenue d’une infection à pneumocoque, la supériorité du premier schéma par rapport au deuxième est démontrée.
L’existence de ce que l’on appelle l’effet «priming» [[c’est l’amplification de la réponse ultérieure en anticorps anti-pneumococciques due à la première injection de vaccin]] n’a pas été démontrée à S8.
Pour mettre en évidence la supériorité d’une stratégie de vaccination par rapport à l’autre, il faudra attendre les données recueillies à S96, c’est-à-dire un peu moins de 2 ans après la vaccination, en se basant sur le nombre d’infections à pneumocoque rencontrées chez les personnes et la persistance de la réponse anticorps à long terme.
A retenir
Les recommandations concernant la vaccination contre le pneumocoque chez les personnes infectées par le VIH dans le rapport Delfraissy de 2002 sont en faveur de celle-ci lorsque les CD4 sont compris entre 200 et 500/mm3. Le rapport demandait que soit évaluée la stratégie mise en place au cours de l’étude Pneumovac. La réponse définitive reste donc à venir.