Le 25 novembre dernier Jean-Pierre Raffarin désignait la lutte contre le sida comme «Grande Cause Nationale 2005». C’est la dernière fois qu’il a annoncé quoi que ce soit sur le sida. Ce matin à 6h30, à la veille du Sidaction et à l’aube du second trimestre de cette année labellisée, onze militantEs d’Act Up-Paris sont alléEs manifester devant sa résidence privée pour le réveiller, pour lui rappeler que le sida n’attend pas et que les annonces ne soignent pas.
Le 25 novembre dernier Jean-Pierre Raffarin désignait la lutte contre le sida comme «Grande Cause Nationale 2005». C’est la dernière fois qu’il a annoncé quoi que ce soit sur le sida. Depuis, son gouvernement n’a eu de cesse de poursuivre sa politique de déni face à la pandémie et d’hostilité à l’encontre des malades les plus précaires. Ce matin à 6h30, à la veille du Sidaction et à l’aube du second trimestre de cette année labellisée, onze militantEs d’Act Up-Paris sont alléEs manifester devant sa résidence privée pour le réveiller, pour lui rappeler que le sida n’attend pas et que les annonces ne soignent pas. Six mesures prioritaires ont été choisis par les principaux acteurs français de la lutte contre le sida réunis dans le collectif «Grande Cause 2005» pour étayer cette année autour de revendications politiques admises par tous et toutes comme incontournables. Il ne s’agit donc pas de revendications propres à Act Up-Paris mais de demandes qui pour nous tous et toutes, acteurs d’horizons différents, ont valeur d’évidence : – Solidarité Nord/Sud : une contribution de la France à lutte contre le sida dans les pays en développement alignée sur celle de la Grande-Bretagne à hauteur de 700 millions d’euros (contre 150 à ce jour) et la convocation d’un Conseil Européen sur le sida pour mobiliser les pays membres. – Lutte contre les discriminations à l’encontre des personnes touchées : interdiction de toute discrimination dans l’accès aux assurances et aux prêts. – Prévention : intégration des modules relatifs à la vie affective et sexuelle au « socle commun de connaissances » prévu par la loi Fillon. – Lutte contre le sida dans les départements français d’Amérique : lancement d’un plan Marshall à la hauteur de l’épidémie dans cette région où le nombre de nouveaux cas de sida est 5 fois supérieur à celui de la Métropole (et même 13 fois supérieur dans le cas de la Guyane). – Accès aux soins pour les étrangerEs vivant en France : accès à la CMU pour touTEs, y compris pour les étrangerEs en situation irrégulière. – Développement de la recherche : une attention plus grande portée par les promoteurs des essais et des protocoles aux spécificités des femmes. Sur aucun de ces points, le gouvernement n’a cru bon à ce jour de lancer la moindre perspective d’action ou même de réflexion. Nous n’attendrons pas décembre 2005 pour nous apercevoir que Jean-Pierre Raffarin ne sait rien faire d’autre que communiquer. Act Up-Paris exige de Jean-Pierre Raffarin : – qu’il se réveille – qu’il réponde aux revendications du collectif «Grande Cause Nationale 2005» – qu’il ne fasse pas peser la totalité de la lutte contre le sida sur des associations sous-financées – qu’il annonce dès aujourd’hui les mesures concrètes d’une politique publique contre le sida.