En janvier 2000, une enquête menée par les militantEs d’Act Up-Paris auprès des principaux hôpitaux de Paris avait révélé une prévalence des troubles de la masse osseuse supérieure chez les séropositifVEs. Depuis, nous ne cessons d’exiger le remboursement de l’ostéodensitométrie. Dans ce combat, un nouvel ennemi vient de faire son entrée, le docteur Denis-Jean David.
En janvier 2000, une enquête menée par les militantEs d’Act Up-Paris auprès des principaux hôpitaux de Paris avait révélé une prévalence des troubles de la masse osseuse supérieure chez les séropositifVEs. Depuis, nous ne cessons d’exiger le remboursement de l’ostéodensitométrie. Dans ce combat, un nouvel ennemi vient de faire son entrée, le docteur Denis-Jean David.
Vous avez des amiEs qui ignorent ce qu’est l’arrogance ? Faites-leur rencontrer le docteur Denis-Jean David, chef de projet au service d’évaluation des actes professionnels de la Haute autorité de santé. Ils, elles auront dès lors une idée très précise de ce qu’arrogance et incompétence veulent dire.
Nous ne l’avons pas choisi comme interlocuteur : c’est lui qui a été désigné comme référent par feu l’ANAES (intégrée depuis le 1er janvier 2005 à la Haute autorité de santé). Nous l’avons rencontré début mars, au cours d’un rendez-vous à la Direction général de la santé. Il y présentait son avis sur cet examen indispensable qu’est l’ostéodensitométrie, pour anticiper les troubles de la masse osseuse que les séropositifVEs peuvent rencontrer au cours de leur vie. De son avis dépend l’inscription à la nomenclature et donc son remboursement à 100 %.
Face à l’ensemble des représentantEs du TRT-5, des malades du sida, Denis-Jean David a remis en cause l’intérêt de cet examen dans la population générale, c’est-à-dire chez les femmes ménopausées, et tout autant chez les séropositifVEs : «Pour enfoncer le clou, j’ajouterai qu’il n’y a que cinq fractures rapportées dans la littérature scientifique chez des patients séropositifs au VIH.» Faut-il alors attendre que touTEs les séropositifVEs se fracturent la hanche pour qu’un examen préventif soit systématisé ?
Denis-Jean David est incompétent. Il lui suffirait de lire les revues associatives ou les recommandations officielles du rapport Delfraissy qui préconise un dépistage ciblé pour les patients ayant plusieurs facteurs à riques (p. 146) pour se rendre compte que son analyse est stupide.
Denis-Jean David est arrogant. Il faut vraiment l’être et mépriser ses interlocuteurs, interlocutrices, pour tenir ces propos devant des malades et des associations, qui, en janvier 2000, face aux manques du système de pharmacovigilance, ont mené leur propre enquête pour alerter sur la réalité des ostéoporoses (Lire Protocoles n°13).
Incompétence et arrogance : cela devrait suffire à Philippe Douste-Blazy, pour ne pas tenir compte de l’avis de cet « expert », et imposer le remboursement à 100 % de cet examen. Mais rien n’est moins sûr : au cours de ce rendez-vous, Anne-Claude Crémieux, conseillère technique auprès du Ministère de la santé, n’a pas réagi. Elle se tait, alors qu’en tant que seule représentante du Ministère sur ces questions, elle n’ignore pas les engagements successifs qui ont été pris. En décembre 2002, la DGS annonçait le remboursement à 100 % de l’ostéodensitométrie par écrit ; en mai 2004, Philippe Douste-Blazy renouvelait par oral cette promesse [[aussi renouvelé lors des Etats généraux des personnes infectées par le VIH/sida organisés par AIDES ]]. Il est temps qu’elle soit tenue. Nos vies ne peuvent pas se satisfaire de l’arrogance et de l’incompétence des administrations, ni des mensonges des ministres de tutelle.