Aujourd’hui, vingt militants d’Act Up-Paris ont ensanglanté la façade du siège social de Pfizer France pour dire leur colère à l’avant-veille de l’assemblée générale des actionnaires de ce géant mondial de l’industrie pharmaceutique. Ce laboratoire a choisi de se soustraire aux principes éthiques de protection des personnes se prêtant à la recherche clinique et de ne pas mener l’essai d’un nouvel antiréroviral en France, en Allemagne et en Espagne. Pfizer, plus soucieux de sa rentabilité financière que de la vie des malades, a choisi de délocaliser cet essai dans des pays moins regardants sur la sécurité des personnes.
Depuis l’été 2004, trois firmes pharmaceutiques (GSK, Schering Plough et Pfizer) sont entrées dans la phase décisive de développement d’une nouvelle génération d’antirétroviraux, les anti-CCR5, qui bloquent l’entrée du virus dans les cellules, mais dont on ne connaît pas tous les effets (efficacité à long terme, apparition de résistance, effets indésirables). Dans cette course aux molécules que Pfizer veut emporter pour être le premier à mettre sur le marché ce nouveau médicament, le laboratoire a élaboré un protocole qui met en danger la vie des malades. En effet, il prévoit de tester son médicament sur des personnes, très immunodéprimées, n’ayant encore jamais pris de traitements qui ont un risque de surmortalité avéré avec une trithérapie comprenant un produit expérimental dont l’efficacité et la tolérance n’ont pas été évaluées au-delà de dix jours. Ces malades doivent bénéficier d’un traitement efficace validé et les essais sur les anti-CCR5 doivent être réservés aux séropositifVEs ayant un statut immunitaire leur permettant de ne pas courir de risque face à l’éventuelle inefficacité de cette nouvelle molécule. C’est précisément le message que les autorités espagnoles ont adressé au laboratoire en lui refusant la mise en place de cet essai sur son territoire. Si ses concurrents, GSK et Schering Plough, ont décidé de se conformer aux exigences des agences du médicament allemande, espagnole et française, Pfizer choisit de délocaliser son essai dans des pays moins regardants sur la sécurité des malades. Ce choix revient de fait à punir les séropositifVEs qui se mobilisent pour leurs droits à bénéficier d’une recherche menée dans le respect des règles éthiques. Nous tenons pour responsables de ces graves manquements les investisseurs institutionnels [[les banques Barclays, Deutsche Bank et Citigroup, la compagnie d’assurance française Axa, le fonds de pension américain TIAA-CREF, et les fonds communs de placement américains (« mutual funds ») Fidelity, State Street Corp., Vanguard Group, Wellington Management Company, Northern Trust Corp. et Mellon Financial Corp.]] qui, par leurs exigences en matière de gouvernance et de rentabilité de leurs fonds propres (rentabilité exigée supérieure à 20%), contribuent au renforcement du pouvoir financier sur Pfizer. Nous exigeons que les principaux actionnaires de Pfizer demandent la modification de cet essai afin que le laboratoire respecte les règles éthiques qui garantissent la sécurité des malades dans l’ensemble des pays où cet essai se déroule. Nous exigeons de Pfizer qu’il mène son essai ainsi modifié en Allemagne, en Espagne et en France, comme cela était prévu initialement. Nous exigeons la démission du PDG de Pfizer, Monsieur Hank McKinnell, qui considère que la satisfaction des exigences financières de ses actionnaires est plus importante que la vie des malades.Par Act Up-Paris|2023-11-24T16:16:03+01:00mardi 26 avril 2005|Catégories : Archives|Mots-clés : anti-CCR5, communiqué de presse, laboratoire Pfizer, Protocoles 37|
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