Suite aux accusations de violence physique portées dimanche 5 juin par M. Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, à l’encontre d’Act Up-Paris, les militants de la lutte contre le sida et les discriminations ont reçu de nombreux messages de menace à caractère intégriste catholique, dont 3 de mort, via notre site internet.
Les accusations de M. Jacquin furent proférées suite à l’organisation par Act Up d’un mariage symbolique entre deux lesbiennes dimanche à Notre-Dame, visant à protester contre les positions de l’Eglise catholique en matière d’égalité des droits entre homos et hétéros.
Actif depuis plus de 15 ans, Act Up-Paris a toujours été un groupe militant explicitement non-violent. AucunE militantE n’a bousculé ni M. Jacquin ni les 5 vigiles de Notre-Dame, et encore moins «passé à tabac», comme ce dernier l’a pourtant déclaré sur France3. Act Up n’a pas non plus interrompu la messe, puisque nous sommes entrés dans l’église à 13 heures alors que la messe s’est terminée à 12 heures 30 et a laissé place aux visites touristiques.
Les accusations de M. Jacquin sont donc fausses.
Ces accusations de violence sont d’une gravité particulière dans la mesure où, en tant qu’association de personnes fortement stigmatisées (séropositifVEs, homosexuelLEs, transsexuelLEs, usagerEs de dogues, étrangerEs sans-papiers, etc), notre propre non-violence constitue pour Act Up le seul rempart protégeant les militants de la violence réelle et fréquente des forces de l’ordre ou de sécurité présentes lors des manifestations que nous organisons pour protester contre les politiques de lutte contre le sida ou les discriminations. Les fausses accusations de M. Jacquin exposent donc les militants d’Act Up, des malades du sida, à de réelles violences futures, comme l’illustrent les menaces de mort reçues depuis dimanche.
C’est pourquoi Act Up appelle le recteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, M. Patrick Jacquin, à retirer ses accusations et reconnaître publiquement qu’il n’a été victime d’aucune violence physique de la part des militantEs d’Act Up. Dans le cas contraire, au vu des graves dangers que ces accusations font peser sur les militantEs de l’association, Act Up se verra contraint de poursuivre M. Jacquin en justice pour diffamation ou dénonciation calomnieuse.