Aujourd’hui vendredi 24 juin 2005, le président Ignacio Lula a annoncé que le lopinavir/ritonavir (nom commercial Kalétra), l’un des principaux médicaments anti-VIH, va pour la première fois au monde être fabriqué en générique.
Act Up-Paris félicite le gouvernement brésilien de cette décision, et espère que les deux autres médicaments anti-VIH dont M. Lula a annoncé la prochaine fabrication générique — le ténofovir et l’efavirenz — feront bientôt l’objet d’une décision similaire.
Le manque de concurrence générique sur le marché des médicaments anti-VIH a jusqu’ici eu pour conséquence des prix prohibitifs qui empêchent la plupart des malades des pays pauvres d’y avoir accès et, au Brésil, mettent en danger la capacité de l’Etat à continuer à donner gratuitement accès aux traitements à ses malades du sida.
Les tout derniers médicaments anti-VIH ont été inventés après la mise en place de l’OMC en 1995, et sont donc brevetés presque partout dans le monde. A ce titre, ils sont très difficile à trouver en versions génériques — les seules qui soient abordables pour les malades des pays pauvres.
Pourtant, dans l’ensemble les tout derniers médicaments, tel que le ténofovir, conviennent bien mieux aux malades des pays pauvres que les médicaments de première génération, tels que l’AZT. En effet, ils ne nécessitent souvent qu’une prise par jour au lieu de deux ou trois, sont moins toxiques, et donnent moins naissance à des virus résistants. Parce qu’ils ne bénéficient pas d’une prise en charge globale de qualité, les malades des pays pauvres ont absolument besoin d’avoir accès à ces dernières innovations anti-sida.
Sur le plan international, comme en avril dernier à l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, le Brésil prend régulièrement la tête des pays en développement pour demander que les monopoles de propriété intellectuelle soient adaptés au niveau de développement des pays pauvres.
Act Up-Paris appelle le gouvernement brésilien à fabriquer en générique l’ensemble de la gamme d’antirétroviraux existants, et à faire bénéficier les pays pauvres ravagés par le sida de sa production de médicaments à moindre coût.